Jane Bowles n’a publié que trois livres. Ils suffisent à lui valoir l’admiration de ses pairs : son époux, Paul Bowles, mais aussi Tennessee Williams ou Truman Capote. Son humour énigmatique a la grâce des ponts jetés sur les abîmes. Ses intrigues reposent sur des non-dits, des secrets, des désirs mal compris ou à demi inavouables.
Ses personnages de femmes, incapables de s’acclimater au monde qu’on leur propose, livrées au flux tourbillonnant de leurs émotions, se heurtent à des choix minuscules qui semblent décider du restant de leur existence tout en étant invisibles du dehors. À Camp Cataract, mi-camp de vacances mi-sanatorium, la folie n’est jamais très loin…
Daniel Loayza