Il a longtemps fait partie des petits métiers du spectacle. Disparu au cinéma, on se souvient des paniers de glaces et de bonbons à l’entracte, il reste bien vivant au théâtre où il donne le ton et l’atmosphère d’une équipe. Principalement incarné par des étudiant.e.s, l’ouvreuse ou l’ouvreur est le premier visage qui vous sourit quand vous entrez au théâtre. Souleila Ukrainiec-Mahiddin, lève un pan du rideau sur ce métier essentiel et plus glamour qu’il n’y paraît.
Un job sérieux…
Ils sont une vingtaine dans l’équipe dont seulement six garçons, mais peu à peu la parité opère dans ce métier longtemps féminin : au XIXe siècle, l’ouvreuse détenait les clés des loges des familles bourgeoises. Aujourd’hui les ouvreuses et ouvreurs accueillent tous les spectateurs pour les orienter et les placer dans la salle. Une mission qui consiste aussi dit-elle « à informer en donnant la feuille de salle, à accompagner les retardataires, à placer et à resserrer les rangs avant le début du spectacle et à assurer la sortie d’une personne en cas d’incident. Aux portes de la salle, les contrôleurs vérifient la bonne fluidité des accès. À l’extérieur les contrôleurs chefs, formés aux gestes de premiers secours et à la gestion des risques, se tiennent prêts à intervenir. C’est un job où il faut des capacités relationnelles bien sûr, mais aussi de la rigueur dans l’application des règles de sécurité ».
…ouvert sur la magie du théâtre
« Une connaissance préalable du théâtre n’est pas obligatoire pour postuler mais beaucoup d’entre nous font des études en lien avec le spectacle vivant, l’art, la communication, etc. Et avoir un petit salaire fixe quand on est étudiant c’est un plus. Ce métier a surtout un avantage génial, c’est qu’il nous permet de voir de très nombreux spectacles, de rencontrer les artistes, de découvrir leur univers, y compris des choses qu’on n’aurait pas forcément choisies spontanément. C’est donc une très bonne école pour se forger un esprit critique, pour construire sa propre esthétique ».