On peut dire que l’aventure de la troupe éphémère 20-21 aura été atypique ! Et bien entendu la crise sanitaire n’y est pas pour rien…
L’histoire avait commencé simplement, comme pour les précédentes promotions. En janvier 2020, le recrutement était lancé et les auditions planifiées au printemps à Toulouse et à Paris, pour 300 candidat∙e∙s. Mais le premier confinement est venu tout chambouler… et les auditions ont finalement eu lieu en visioconférence !
La dernière phase du recrutement – un stage d’une semaine sous la direction de Galin Stoev et Guillaume Séverac-Schmitz – a heureusement pu se dérouler en présentiel sur le grand plateau de La Salle avec les 22 candidat∙e∙s retenu∙e∙s à l’issue des auditions : 19 comédien∙ne∙s et 3 metteur∙se∙s en scène.
Le vendredi 26 juin, la nouvelle troupe éphémère de l’AtelierCité était constituée : les sept comédien∙ne∙s – Matthieu Carle, Jeanne Godard, Angie Mercier, Fabien Rasplus, Marie Razafindrakoto, Quentin Rivet, Christelle Simonin – et Simon-ÉlieGalibert, le metteur en scène.
En septembre, la troupe faisait son entrée au ThéâtredelaCité, mais sa rencontre avec l’équipe et le public fut de courte durée puisque fin octobre un nouveau confinement était déclaré…
Pour autant, l’activité de création a pu être maintenue et c’est aux côtés de Guillaume Séverac-Schmitz et de l’équipe technique que la troupe a répété et créé Le Tartuffe au CUB. Seul un public restreint de professionnel∙le∙s a pu découvrir le spectacle en décembre, mais ce dernier n’avait pas dit son dernier mot…
De septembre 2020 à juin 2021, malgré un théâtre déserté, les huit jeunes artistes ont travaillé d’arrache-pied et avec un enthousiasme débordant auprès des metteur∙se∙s en scène associé∙e∙s au projet : Galin Stoev pour une exploration de La Nuit des rois de Shakespeare, Yohan Bret pour un projet participatif avec les habitant∙e∙s des quartiers, Simon-Élie Galibert pour un laboratoire sur les mises en scène de Jacques Nichet, Maëlle Poésy pour une traversée de Gloire sur la Terre de Linda McLean, Sébastien Bournac pour un comité de lecture sur les jeunes auteur∙rice∙s de théâtre, Solange Oswald pour une plongée dans le théâtre de Patrick Kermann, Maïa Sandoz et Paul Moulin pour une découverte explosive du Grognement de la voie lactée de Bonn Park.
Entre ces chantiers de création théâtrale, les comédien∙ne∙s ont trouvé le temps de tourner, de nuit comme de jour, cinq courts-métrages avec les étudiant∙e∙s en réalisation de l’École Nationale Supérieure d’AudioVisuel.
Le théâtre étant toujours fermé aux spectateur∙rice∙s, les présentations publiques n’étaient ouvertes qu’à l’équipe du théâtre et aux professionnel∙le∙s. Seul Ressaisissez-vous, l’atelier de création ainsi nommé par Maïa Sandoz et Paul Moulin, a donné lieu à quatre présentations en juin avec, comble de la joie, de vrai∙e∙s spectateur∙rice∙s. Et les retrouvailles furent vivifiantes !
Il fallait donc absolument continuer sur la lancée et profiter des beaux jours pour partager avec le public. Pas prévu au programme initial, Le Tartuffe a donc pris ses quartiers d’été dans la cour d’honneur de l’isdaT et les acteur∙rice∙s ont eu le plaisir de jouer sous les étoiles, au son des cloches de la basilique de la Daurade.
Le soir de la première, un orage d’été a dû interrompre la représentation… Mais les acteur∙rice∙s autant que les spectateur∙rice∙s étaient prêt∙e∙s à en découdre et, après avoir patienté sous le porche que la pluie cesse, chacun∙e a regagné sa place et le spectacle a repris. Belle soirée ! Pour clôturer le mois de juillet et concrétiser le travail du comité de lecture, une escapade au Festival de Figeac a donné lieu à quatre lectures publiques d’auteur∙rice∙s de la nouvelle génération au Jardin des Écritures.
Après les vacances estivales, le retour au théâtre a été marqué par la création de Simon-Élie Galibert, le metteur en scène de la troupe : Sans fins., d’après Thomas l’Obscur de Blanchot. Un spectacle in situ en Salle de répétition, avec quatre comédien∙ne∙s de l’AtelierCité. Une création hors des sentiers battus qui a investi l’immense Salle de répétition dans sa totalité et qui a accueilli les spec- tateur∙rice∙s sur un gradin haut perché, lors de huit représentations en décembre.
Dans le même temps, une autre création fabriquée au Studio avec trois comédiens et sous la direction de Dan Jemmett et Valérie Crouzet : Faustus d’après La tragique histoire du docteur Faust de Marlowe. Les représentations, toutes suivies de vives discussions, n’ont pas eu lieu au théâtre mais dans les classes de lycée, chez les élèves, qui n’ont pas manqué d’exprimer leur reconnaissance aux comédiens.
Et puis, comme pour boucler la boucle et en initier une nouvelle, la troupe a repris Le Tartuffe au CUB pour dix représentations et les spectateur∙rice∙s ont pu y assister, et en nombre.
Depuis le mois de janvier, le spectacle est parti sur les routes de la tournée et la troupe continue d’expérimenter son art de ville en ville. Faustus revient pour quelques dates dans les médiathèques toulousaines, tandis que Simon-Élie Galibert prépare son prochain projet de création pour Le Studio.
Le recrutement de la prochaine troupe est lancé, mais l’aventure de celle-ci ne s’arrête pas pour autant : la saison prochaine, vous reverrez certainement Le Tartuffe et Faustus ici ou ailleurs. Et la troupe réinvestira le CUB au printemps pour la création du Grognement de la voie lactée, mis en scène par Maïa Sandoz et Paul Moulin.
Félicitations à ces jeunes artistes engagé∙e∙s dans leur métier et belle route à elles∙eux au ThéâtredelaCité et ailleurs.