La presse nous éclaire sur la pièce…
UN TARTUFFE REVISITÉ…
La principale qualité de cette mise en scène est de donner à voir la modernité intrinsèque de ce puissant chef-d’œuvre dramatique de façon disruptive, avec beaucoup d’inventivité et d’élégance. La familiarité qui nous lie à cette tragi-comédie est défaite, ouvrant la possibilité d’une redécouverte. Suivant le fil rouge de la pièce, celui d’une famille au sein de laquelle l’arrivée de l’imposteur sert, non sans mal, de révélateur, Guillaume Séverac-Schmitz met l’accent sur l’à peine croyable aveuglement et imbécilité d’Orgon, ce père archétypal, représentatif d’un système patriarcal non moins aveugle et imbécile. La contextualisation choisie permet non seulement de faire valoir le rôle tenu par Orgon dans cette grande comédie baroque mais aussi de valoriser la part prise par toutes les autres figures, dont, très significativement, celle du frère d’Orgon, Cléante, voix de la raison.
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens, La Terrasse
… AU GOÛT DU JOUR
La mise en scène de Guillaume Séverac-Schmitz est explosive et novatrice tout en restant fidèle à l’écriture en vers originale. L’œuvre retrouve ainsi une nouvelle jeunesse et une résonance particulière dans notre époque, toujours en proie aux mêmes problématiques sociétales. Guillaume Séverac-Schmitz a transposé la pièce de nos jours. Pas de costumes d’époque et pour décor : du parquet et deux lustres, une référence au côté bourgeois de la demeure. L’adaptation est dynamique et mise en symbiose avec l’énergie et la jeunesse de la troupe, dont certains artistes n’ont pas l’âge du personnage qu’ils incarnent. Aujourd’hui encore, malgré le changement de mœurs, le public est invité à se moquer de lui-même, de sa propre famille, d’un système patriarcal qui se casse la figure et de ses croyances, quelles qu’elles soient.
La Dépêche du Midi
… DANS UNE VERSION ROCK’N’ROLL !
Le Tartuffe, comédie scandaleuse écrite par Molière avec un certain goût pour l’éclat – de rire, de voix, de verres – est une réelle arme de dénonciation massive qui aborde des sujets tragiques sous le couvert du rire. Après La Duchesse d’Amalfi, Guillaume Séverac- Schmitz, entouré cette fois-ci de la troupe éphémère du ThéâtredelaCité, nous livre une mise en scène rock’n’roll et bi-frontale à l’antipode des clichés du classique. Une œuvre audacieuse, vitaminée et survoltée qui se bat contre le fanatisme et l’aveuglement des Pères, à (re)découvrir d’urgence !
Nathalie Morel, France Bleu