Nul n’est censé ignorer la loi…

Se créer et danser un solo s’apparente à déterminer ses propres contours, à se bâtir un monde. Quelles seront alors les lois de ce monde ? Lex, ou loi en latin, est bien la loi que l’on se donne. Loi que l’on s’impose encore plus brutalement que celle d’un état autoritaire. En voulant interroger cette intimité de notre rapport à la loi, il s’agira bien pour moi de déterminer et disséquer ma subjectivité. De quoi suis-je fait comme individu et comme danseur/chorégraphe ? Quelles sont les lois auxquelles mon corps va se soumettre ? Quel est cet « ordre » que l’on suit, dont on se nourrit et auquel on se plaît à contrevenir ? La loi est la condition de son dépassement. Il nous faut alors y être attaché pour s’en détacher. Soumis pour s’en affranchir. Solo à la stricte structure, Lex sera d’autant plus propice à outrepasser ses propres limites ; et prétexte à révéler une part à la fois sombre et scintillante du corps.

_{Sylvain Huc}