Trois hommes enterrent leur meilleur ami et décident de ne plus rentrer chez eux. Ils vont boire, jouer, gueuler, se battre, rencontrer des femmes. Surtout, ils vont se livrer et enquêter sur eux-mêmes, jusqu’à l’os. La mort ici fonctionne comme un révélateur.

Il n’y pas de justification à chercher au comportement de ces trois hommes. Ils profitent de cette virée pour faire sortir les désirs et les monstres, et leur quête chaotique ne conserve un semblant d’harmonie que grâce aux liens forts qui les unissent. Ils se dévoilent devant nous, bêtes blessées, dans leur vacuité et leurs désillusions. Tout ne sera pas reluisant. Ils veulent satiété et accomplissement, mais ils ne peuvent rien changer au monde et se heurtent à des solutions individuelles de contentement et de remplissage. Mais comme le dit Cassavetes : “Nous sommes des cloches. Enfin, je suis, fondamentalement, une cloche. Mais je ne pense pas que ce soit si grave. Je crois que c’est plus marrant.”

Le scénario sera retravaillé par l’équipe, cela se passera en France, aujourd’hui. Le jeu sera en adresse directe, il n’y aura pas de quatrième mur, pour que les spectateurs puissent se sentir dans la même salle que les acteurs, désirés, provoqués, participants. C’est une virée que l’on partagera ensemble.
_{Yann Lheureux}