Je préfère regarder par la fenêtre
Représentations
Distribution
Production
Association l’Écluse / Cie DDS-Lucie Lataste
Coproduction
ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie, Théâtre du Grand Rond – Toulouse, International Visual Théâtre – Paris, Le Cratère, Scène nationale – Alès et Collectif En Jeux – Occitanie
Partenaires
Nouvelle Digue-Compagnie 111 – Toulouse, Le Parvis – Scène nationale Tarbes-Pyrénées, MJC Empalot – Toulouse, Théâtre Sorano Scène conventionnée – Toulouse, Gare aux artistes – Montrabé, Le Périscope – Nîmes, Terra Viva – Venerque
Soutiens
DRAC Occitanie, Région Occitanie, Occitanie en scène – Collectif En Jeux, Ville de Toulouse, ADAMI, Département de la Haute-Garonne
Création en janvier 2025 au ThéâtredelaCité
Informations
Durée estimée 1h10
Le CUB
Spectacle bilingue en français et Langue des Signes Française
Résumé
Comment se rappelle-t-on les choses ? Se rappelle-t-on de ce qu’on a vécu ou de ce qu’on nous a raconté ? Le corps se souvient-il mieux ? Est-ce que les lieux réveillent les souvenirs enfouis ? Les gestes participent-ils à ces retrouvailles ?
À travers l’histoire d’une fille qui apprend que son père n’est peut être pas son géniteur, et qui a éclipsé ce jour, voici une quête poétique sur la question des racines, mettant en doute la nécessité d’y donner une réponse rationnelle, réveillant nos intuitions oubliées.
La mémoire remet en jeu les actions passées. Nous voici alors presque hors du temps. Dans le souvenir de l’instant, le retraversant. Les jours de brume, où regarder pour connaître nos origines fondamentales ?
Journal
Entretien avec Lucie Lataste
Créée en 2009 la compagnie DDS (Danse des signes) a déjà une longue vie derrière elle : depuis Les Survivants en 2011 où elle explorait les poèmes de Boris Vian, ses créations jouent autant dans des musées que des théâtres et se placent délibérément au carrefour entre théâtre, danse et poésie. L’alliance de la langue des signes, du texte et du geste chorégraphique y ouvre des espaces neufs dans le regard du spectateur et des brèches dans les préjugés de tout ordre. S’adressant à tous·tes, enfants et adultes, sourd·e·s et non sourd·e·s, la compagnie propose actuellement, en complicité ancienne avec le Théâtre du Grand Rond et le Théâtre Sorano, au terme d’un accompagnement de plusieurs mois par le Théâtredelacité, le spectacle Je préfère regarder par la fenêtre. Rencontre avec Lucie Lataste, autrice, metteuse en scène et comédienne, fondatrice de la compagnie et de l’École de Théâtre Universelle qui accueille à Toulouse des comédien·ne·s sourd·e·s et signant·e·s venu·e·s du monde entier.
Photos
REPORTAGE
Visionnez le reportage « Fenêtre sur scène » sur la prochaine création de Lucie Lataste, Je préfère regarder par la fenêtre, réalisé par France 5 dans le cadre de l’émission L’œil et la main diffusé le 8 avril 2024.
Je regarde le reportage ici.
Citation
On choisit ce que l’on regarde, c’est ce qui nous constitue.
Une fille apprend que son père n’est peut-être pas son père biologique. Bouleversée, elle plonge dans la tempête de son existence, quitte à devenir étrangère à elle-même.
Hors des chemins conscients et rationnels, je crée un rapport au monde poétique qui questionne la qualité instinctive de notre être là : comment façonnons-nous notre regard, notre écoute, notre présence ?
Comme Peter Brook ou Samuel Beckett nous l’apprennent, en adoptant une culture qui n’est pas celle dans laquelle nous sommes nés, tout signe devient porteur de sens. Le cœur de ma recherche est là : retrouver nos intuitions premières.
Lucie Lataste
Extrait
LA FILLE
Je cherche mes chaussures.
LE FRÉRE
C’est pourtant pas compliqué. Elles devraient être à la même place, là où tu les as posées. Hein, celle où tu les laissées en entrant, ou celle où tu les as mises avant de te coucher, la dernière fois que tu les as utilisées. Toi, quand tu cherches, tu regardes même pas dans une direction. Tu cherches en demandant « c’est où » mais cherches,ouvres les yeux, regarde ! Lève le nez, sans blague ! Comme si « elles sont où, mes chaussures ? » c’était la phrase qui allait tout résoudre et tout faire apparaître par magie!Regarde un tout petit peu dans toutes les directions fouille, fouine, palpe, renifle, mets ton nez partout et cherche ! Là, la vérité ! Tourne la tête, rotationne… 360 degrés ! Tu connais ? Le tour de la terre, tu connais, en80 jours… Jules Verne, ça te dis quelque chose ? Bon. Maintenant on met moins de temps pour le faire, 52h, 4 avions, 41 375 km si on ne veut rien voir que des compagnies aériennes et des hôtes de l’air cosmopolites et n’avoir rien vu de la planète. Mieux, en deux heures juste avec les yeux tu peux le faire, tu ouvres ton bon vieil atlas et zou ! Un tour du monde ! Attends ! Tant qu’on a bien le cul au fond du fauteuil, mais qu’est ce qu’on ferait pas? On préfère rester posés dans nos villes grises à vivre par procuration.Faut que tu te bouges, oui c’est exactement là où je veux en venir, zou, parce que ce tour du monde, c’est pas 2h, c’est pas 52h, c’est pas 80 jours, c’est toute une vie qu’il faut,pour le faire ! On est sur une planète, ronde,tu vois et quand on va dans une direction au bout de quelques milliers de kilomètres, on arrive au point d’où l’on est parti. Tu vois. A l’origine de la boucle. Si tu t’es déchaussée en cours de route, elles sont forcément sur cette ligne là, sur ce chemin, quelque part dans cette lignée là, tes chaussures. Donc situ en fais bien tout le tour, tu les retrouveras.Elles sont sous la fenêtre, tes sandales. Et arrête de porter ça avec des chaussettes, il fait chaud et c’est moche.