SYNCHRO au ThéâtredelaCité / Festival de ciné-concertsThéâtredelaCité

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28 novembre – 14 décembre 2025
 

SYNCHRO au ThéâtredelaCité / Festival de ciné-concerts

Description

Pour cette 4e édition du festival SYNCHRO, Le Studio du ThéâtredelaCité accueille cinq ciné-concerts hors cadre. Hors cadre dans la programmation cinéma avec une ouverture particulière aux œuvres expérimentales, aux formats courts et aux curiosités ; hors cadre, aussi, dans la programmation musicale avec le plus souvent de nouvelles collaborations ;
hors cadre, enfin, par la configuration même du Studio, qui placera les musiciennes et musiciens au contact de l’écran et décuplera le caractère vivant du spectacle.

En partenariat avec La Cinémathèque de Toulouse dans le cadre de la 4e édition de SYNCHRO, festival de ciné-concerts (29 novembre – 14 décembre 2025)

 

 

 

Informations

Programmation

Fleur de lotus (The Toll of the Sea)

Mardi 2 décembre / 19h
CHESTER M. FRANKLIN
1922. USA. 50 MIN. COUL. NUMÉRIQUE. MUET. INTERTITRES ANGLAIS SOUS-TITRÉS FRANÇAIS

Le tout premier film tourné en Technicolor bichrome, mais aussi le tout premier vrai grand rôle d’Anna May Wong, à peine âgée de dix-sept ans. Une œuvre inspirée de l’opéra de Puccini, Madame Butterfly, et pour l’occasion transposée en Chine. Une œuvre d’une rare richesse visuelle (costumes, décors et paysages sont à l’unisson), littéralement portée à bout de bras par sa star, toute de grâce et fragilité vêtue. L’histoire tragique de Fleur de lotus et de son amant, Allen Carver, à qui elle sauva la vie…

Barnabaie guitare, effets

Sportmix

Mercredi 3 décembre / 19h
Avec le cursus musiques actuelles amplifiées de l’isdaT

Enfilez vos gants de boxe, baskets ou patins à glace ; la séance sportive est de retour ! D’une exhibition de patinage sur les hauteurs des Pyrénées à l’une des hilarantes voltiges de l’énergique Billy Bevan, en passant par une extravagante initiation au noble art et une incroyable journée de fête à Carmaux, venez découvrir, à travers des films issus de ses collections, l’une des facettes de la Cinémathèque de Toulouse.

Journée à Superbagnères
GASTON G AUBAN
1933. FR. 5 MIN. N&B. NUMÉRIQUE. MUET.

Boireau, roi de la boxe
LUCIEN NONGUET
1912. FR. 7 MIN. N&B. NUMÉRIQUE. MUET.

[Fête de la jeunesse à Carmaux]
RÉALISATEUR INCONNU
1950. FR. 13 MIN. COUL. NUMÉRIQUE. MUET.

Course endiablée (Lizzies of the Field)
DEL LORD
1924. USA. 20 MIN. N&B. NUMÉRIQUE. MUET. INTERTITRES ANGLAIS SOUS-TITRÉS FRANÇAIS.

Les Montés Piétons (étudiant·es de l’isdaT) Gaël Le Ferec claviers, Kevin Mechitoua guitare, Jean Richeux chant et euphonium, Arthur Terrisse batterie, Arthur Toulet saxophone

Conte cruel

Jeudi 4 décembre / 19h

GASTON M ODOT.
1929. FR. 34 MIN. N&B. NUMÉRIQUE. SILENCIEUX. INTERTITRES FRANÇAIS. UN FILM RESTAURÉ E N 2023 PAR LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE. LA RESTAURATION 4K A ÉTÉ MENÉE AU LABORATOIRE HIVENT Y À PARTIR DU NÉGATIF 35 MM SUR SUPPORT NITRATE CONSERVÉ DANS LES COLLECTIONS DE LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE.

Il est parfois difficile de se frayer un chemin vers la lumière. Surimpressions hallucinées et caméra portée tremblante. Un récit habité par la terreur de son personnage
principal. Une œuvre hors norme d’après la nouvelle La Torture par l’espérance de Villiers de l’Isle-Adam. Unique réalisation de l’acteur Gaston Modot, le récit impitoyable
de Villiers de l’Isle-Adam, qui conte l’évasion d’un homme sous l’Inquisition espagnole, se pare des plus beaux atours du fantastique, dans les décors naturels du Mont-Saint-Michel.

Didier Delrieu terra
François Remigi clarinette, synthétiseur
Nicolas Sentenac sampler, synthétiseur

Lot in Sodom

Vendredi 5 décembre / 19h
Durée 40 minutes

JAMES SIBLEY WATSON, MELVILLE WEBBER.
1933. USA. 27 MIN. N&B. NUMÉRIQUE. MUET. INTERTITRES ANGLAIS.

Marqueur des débuts du cinéma d’avant-garde américain, Lot in Sodom reprend la légende biblique de Sodome et Gomorrhe. Un ange envoyé pour sauver quelques âmes dans la cité pècheresse. Corps nus et chorégraphies explicites. Quand Dieu ne tient plus, la ville s’embrase. Film signé James Sibley Watson, étonnant pionner du cinéma expérimental, qui signa une adaptation de La Chute de la maison Usher en 1928, et qui se fit connaître pour son utilisation des rayons X. Barbara Hammer lui rendra d’ailleurs hommage avec Dr. Watson’s X-Rays en 1991.

Elizabeth Vogler voix, shruti, ordinateur

Jésus superstar / Vie et passion de notre seigneur Jésus Christ

Samedi 6 décembre / 19h

FERDINAND ZECCA.
1907. FR. 52 MIN. TEINTÉ. NUMÉRIQUE. MUET. INTERTITRES FRANÇAIS. PRODUCTION PATHÉ FRÈRES © FONDATION JÉRÔME SEYDOUX-PATHÉ

Il a marché sur l’eau. Il a multiplié les pains. Il a chassé les marchands du temple. Il est le fils de Dieu. Et aujourd’hui superstar du cinématographe… Jesus is back! Si, pour vous, catéchisme rime avec absentéisme mais que cinéma rime avec passion, venez découvrir la fantastique transposition de la vie du Christ sous l’égide de Pathé Frères. Toujours avec une longueur d’avance, la firme au coq a bien senti que derrière la sainte tunique se cachait une icône pop en devenir.

Raphaël Howson claviers

Exposition

Drôles de héros
les comiques du début du cinéma
affiches de la Cinémathèque de Toulouse

Vendredi 28 novembre au dimanche 14 décembre 2025
Du mardi au samedi de 15h à 18h30 ainsi que les soirs de représentation
Entrée libre

À l’occasion de la 4e édition de SYNCHRO, festival de ciné-concerts, la Cinémathèque de Toulouse égaie les murs du ThéâtredelaCité avec plusieurs affiches parmi les plus anciennes de sa collection. 
Avant de s’élever au rang de « septième art », le cinéma est d’abord considéré (et se considère) comme un simple divertissement populaire dans lequel le rire vient ponctuer les séances ; le genre comique se développe donc et dessine ses contours dès les premières années du muet.
Le gendarme est sans culotte, Le Retour de Manivelle, Gontran est puni par où il a péché, La Culotte de Rigadin… Par leurs titres comme par le style des illustrations, ces affiches nous montrent le comique visuel fondé sur la mécanique des corps qui irriguera les trois premières décennies du cinéma.
À partir de 1906, les différentes maisons de production françaises lancent la mode des séries de courts-métrages dans lesquels on retrouve de film en film le même héros : un personnage comique aux traits distinctifs dont le nom ou le sobriquet doit apparaître dans le titre. Les écrans se peuplent ainsi de Rigadin, Gontran, Boireau, Bébé, Rosalie et Mistinguett pour amuser la galerie ; chaque firme – Gaumont, Pathé, Éclair, pour ne mentionner que les principales – a ses personnages et ses vedettes. Parfois, des couples se constituent, combinant les personnalités des caractères comiques pour déclencher encore plus et mieux le rire de l’assistance.
Les comédiens sont recrutés dans le milieu du théâtre, du music-hall ou encore du cirque. Ils apportent à l’écran l’héritage du vaudeville ou la gestuelle du clown et une science aiguë du rythme. En bons pionniers, ils arrivent à s’emparer de ce nouveau média : ils voltigent, jouent aux courses-poursuites, délirent joyeusement en s’éloignant décidément du théâtre filmé. Dans un premier temps, les acteurs s’effacent devant leur personnage : on retient le nom de Boireau, pas celui d’Andrée Deed, le comédien qui l’interprète. Mais, peu à peu, ces artistes qui ne se prennent pas au sérieux s’élèvent, dans certains cas, au rang de grandes figures du burlesque. Avec Max Linder, Léonce Perret ou Prince en France, avec Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Laurel et Hardy aux États-Unis, l’acteur-auteur prend le pas sur le masque qu’il interprète. Les affiches doivent coller à la peau du personnage, signifier immédiatement au public qu’il rira, et lui laisser imaginer comment il rira (grivoisement, naïvement, aux éclats…) grâce aux choix graphiques, aux scènes sélectionnées et au trait, souvent caricatural, qui permet d’identifier le personnage. Parmi les affiches exposées, allant de 1911 à 1916, on remarquera trois très grandes lithographies de films de Louis Feuillade. Scénariste, réalisateur et directeur artistique de la firme Gaumont pendant vingt ans, Feuillade est l’un des grands protagonistes des débuts du cinéma. Maître des serials fantastiques (parmi lesquels Fantômas, Les Vampires et Judex), il explora sans réserve les genres et réalisa de nombreux films comiques. Nous retrouvons ici Le Retour de Manivelle, un vaudeville cinématographique relatant les mésaventures d’un mari qui rentre chez lui en se trompant d’appartement et de femme ; il finira emprisonné dans un matelas sur lequel se coucheront la voisine et son mari, qu’il avait précédemment pris pour sa femme et l’amant. Ou encore Le gendarme est sans culotte, où un agent se retrouve séduit par une assistante à la mise en scène, puis privé de ses pantalons d’ordonnance pour les besoins du cinématographe. Et pour terminer, Les Millions de la bonne, comique de quiproquo dans lequel la bonne, confondue avec une  millionnaire sous couverture, est servie et choyée par ses employeurs, qui espèrent en obtenir une récompense. Tout finira bien, comme d’habitude, dans la joie et la bonne humeur.
Certaines de ces affiches, conservées précieusement et restaurées par la Cinémathèque de Toulouse, demeurent les seuls témoignages de films aujourd’hui disparus.

Francesca Bozzano,
directrice des collections de la Cinémathèque de Toulouse