La guerre n’a pas un visage de femme
Représentations
Distribution
Production
Théâtre Gérard Philipe, Centre Dramatique National de Saint-Denis
Coproduction
Cité Européenne du théâtre – Domaine d’O, Montpellier ; Comédie – CDN de Reims ; Nouveau Théâtre de Besançon – CDN ; La Comédie de Béthune – CDN Hauts-de-France ; Théâtre National de Nice – CDN ; L’Archipel – scène nationale de Perpignan ; Équinoxe – scène nationale de Châteauroux ; Les Célestins, Théâtre de Lyon ; La Rose des Vents – scène nationale Lille Métropole – Villeneuve d’Ascq ; l’EMC91 – Saint-Michel-sur-Orge ; Le Cercle des partenaires du TGP
Avec le soutien du dispositif d’insertion professionnelle de l’ENSATT
La guerre n’a pas un visage de femme est publié aux éditions J’ai lu.
Informations
Résumé
Dans l’intimité d’un appartement communautaire soviétique, des anciennes combattantes se rassemblent. En ce printemps 1975, une jeune journaliste est venue recueillir leurs témoignages. On pénètre alors dans un monde ignoré : dès 1941, des centaines de milliers de jeunes filles se sont engagées pour lutter contre les armées hitlériennes. En mettant en scène la parole de femmes qui ont fait la guerre
hier, je tente d’interroger la condition des femmes touchées par les guerres en général, celles qui ne sont pas prises en compte par l’Histoire, celles qui se taisent alors qu’elles sont précipitées par leur époque dans les profondeurs épiques d’un événement colossal.
Julie Deliquet
Photos
L’urgence de la dernière création de Julie Deliquet, l’extrême réussite tiennent au jeu bien sûr et à l’incomparable matière textuelle dont les actrices se saisissent comme d’une glaise.
Anne Diaktine, Libération
Avec tact et habileté, à l’image de Svetlana Alexievitch écoutant ces femmes ; Julie Deliquet dirige ses actrices, leur laissant donner une impression (fausse) d’improvisation permanente, tant les complicités entre les actrices et entre elles et Deliquet, sont constantes et merveilleusement ramifiées.
Jean-Pierre Thibaudat, Médiapart
Fruit d’un travail colossal, il est essentiel, dur, éprouvant et mené avec brio.
Nathalie Simon, Le Figaro
Photos de répétition
Cette réussite, Julie Deliquet la doit évidemment à ses neuf comédiennes qui, toutes, sans aucune exception, se révèlent excellentes.
Vincent Bouque, Sceneweb
Ce n’est pas la fiction qui donne chair à la scène, mais l’exposition, le risque, le tremblement. La parole ici n’est ni statufiée ni « muséographiée ». Elle n’est pas là pour réparer ou consoler, mais pour être vivante, vitale.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore, L’Œil d’Olivier
En scène, dix formidables actrices dans un décor d’appartement communautaire. Une traversée intense, subtile et admirable.
Jean-Pierre Thibaudat, Médiapart
MégaCité, c'est...

Ancrée. À travers ses créations, Julie Deliquet pose le théâtre comme un acte fort, à la fois politique et poétique. Un processus enraciné, physique, collectif dont la finalité essentielle est de créer du lien et du dialogue.
Précédemment accueillie au ThéâtredelaCité avec un texte de Fassbinder, elle continue de tracer un chemin qui privilégie des auteurs – Lagarce, Brecht, Bergman – chez qui la parole individuelle est ancrée dans l’instant, valorisée pour dire l’intime et atteindre durablement les autres. Vigilante également à la place laissée aux femmes, à leurs mots, Julie Deliquet a co-dirigé le projet Fille(s) de et crée aujourd’hui La guerre n’a pas un visage de femme, en éclairage au pessimisme de notre actualité.
Pour parvenir à faire vivre dans l’espace-temps clos du théâtre un tel matériau, Julie Deliquet a réalisé un fabuleux travail de recomposition du texte original. Elle agrège, entrelace, redistribue les multiples récits jusqu’à former une pièce homogène.
Joëlle Gayot, Le Monde
« La guerre n’a pas un visage de femme », l’uppercut de Julie Deliquet.
Nathalie Simon, Le Figaro
Svetlana Alexievitch
Professeure, autrice et journaliste biélorusse, injustement méconnue du grand public, elle reçoit – en tant que première femme russe – le Prix Nobel de littérature en 2015 pour l’ensemble de « son œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque ».
Les livres de Svetlana Alexievitch semblent parler du passé, mais dénoncent en réalité une violence d’État qui est encore
très présente aujourd’hui. En cela, elle est une opposante par sa littérature même. Elle prend d’ailleurs des positions actives contre la guerre en Ukraine et la montée de violence dans la société russe.
De la grande guerre patriotique à l’effondrement de l’URSS en passant par la guerre en Afghanistan et l’accident nucléaire de Tchernobyl, elle revisite les épisodes tragiques de l’histoire du point de vue de celles et ceux qui les ont traversés. Elle travaille sous forme d’enquête en collectant les récits des personnes rencontrées afin d’en faire non pas « un objet vérité » mais bel et bien une œuvre de littérature : « Je pose des questions non sur le socialisme, mais sur l’amour, la jalousie, l’enfance, la vieillesse. Sur la musique, les danses, les coupes de cheveux. Sur les milliers de détails d’une vie qui a disparu. C’est la seule façon d’insérer la catastrophe dans un cadre familier et d’essayer de raconter quelque chose. De deviner quelque chose… L’Histoire ne s’intéresse qu’aux faits, les émotions, elles, restent toujours en marge. Ce n’est pas l’usage de les laisser entrer dans l’histoire. Moi, je regarde le monde avec les yeux d’une littéraire et non d’une historienne. »
Par son dispositif scénique autant que par son adaptation et son interprétation, « La guerre n’a pas un visage de femme » est une pièce d’une rare puissance.
Peter Avond, Snobinart