Marie Stuart
Représentations
Distribution
Production
Comédie – CDN de Reims
Coproduction
Comédie de Béthune – CDN Hauts-de-France, ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie, Nouveau Théâtre de Besançon Centre dramatique national, Comédie de Caen – CDN de Normandie, Théâtre Gérard Philipe, Centre dramatique national de Saint-Denis, Théâtre de Cornouaille, Scène nationale de Quimper, Théâtre de Liège, Théâtre d’Europe, Centre Scénique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Théâtre National de Bretagne, Rennes
L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté.
Informations
La Salle
Durée estimée 3h30 (entracte compris)
Création le 8 octobre 2025 à la Comédie – CDN de Reims
Résumé
En 1587, Marie Stuart, reine d’Écosse et catholique, est détenue au château de Fortingheray, accusée de comploter contre Élisabeth Ire, reine d’Angleterre et protestante. À partir de cet événement réel et du destin de ces reines marquantes de l’Histoire européenne, l’écrivain allemand Friedrich von Schiller compose en 1800 une tragédie historique saisissante, entre huis clos à suspense et pièce politique. Complots, dilemmes intimes, rivalités de pouvoir et fanatisme religieux sont au cœur de Marie Stuart, où l’humanité des personnages se heurte à l’opinion publique et à la raison d’État. Avec douze interprètes au plateau, Chloé Dabert met en scène
une œuvre fascinante du répertoire théâtral.
Alexis Mullard, collaboration à la dramaturgie
MégaCité, c'est...

Fidèle. Elle est familière de longue date du ThéâtredelaCité. Chloé Dabert a l’âme des meneuses, un peu louve, un peu première de cordée. Elle constitue des tribus qu’elle guide et protège, avec l’ambition de créer des spectacles collectifs où se rejouent les questions sociétales d’aujourd’hui : disséquer les rapports de pouvoir au sein de la famille, du couple, d’une communauté et interroger encore et toujours la place des femmes dans tout ça.
Note d'intention
En 2018, je montais Iphigénie de Jean Racine qui mettait en scène trois femmes au cœur d’un univers exclusivement masculin, obéissant aux dieux, sacrifiant l’humanité à la raison d’État et aux ambitions personnelles. Depuis j’ai essentiellement travaillé sur des écritures contemporaines anglaises, des scénarios redoutables, des écritures rythmiques, incisives et précises, qui amènent du sens, de l’émotion, de l’humour et abordent les questions politiques et sociétales qui me traversent. Avec ces dramaturges, je dissèque depuis plusieurs années le rapport au pouvoir au sein de la famille, du couple, ou d’une communauté, avec une obsession probable sur la place des femmes dans tout ça.
Quand j’ai découvert Marie Stuart, je ne connaissais pas du tout Schiller, et j’ai été saisie dès la première lecture par le rythme haletant de son écriture, et bien que nous en connaissions l’issue, le suspens nous tient en haleine jusqu’à la fin. Cette pièce, ancrée dans la réalité historique de l’Écosse et de l’Angleterre, confrontant deux magnifiques personnages féminins cernés par de nombreux conseillers masculins, est donc un thriller, magistralement construit, inspiré de faits réels et documentés, qui devient finalement une œuvre de fiction dans laquelle se côtoient le concret et la poésie, le drame romantique, la pièce politique, et une réflexion plus philosophique sur l’individu et la liberté face au destin, au fanatisme religieux et à la raison d’Etat.
C’est une œuvre passionnante sur tous les points, tentant de s’affranchir du sujet « réel », historique, qui est la base même de son existence. Car Schiller, en s’appuyant sur les faits connus à son époque, les suivant comme des indices, réécrit librement l’Histoire, ou du moins l’interprète, et invente des personnages, des situations qui ne se sont jamais produites, il écrit du théâtre.
Avec l’équipe de créateurs qui m’accompagne depuis plusieurs années, nous avons développé, au fil des créations, une esthétique commune singulière toujours au service du texte. Nous cherchons à créer, pour ce projet, un dialogue esthétique entre les costumes prenant en charge la dimension historique sans en être complètement une reconstitution, et un espace plus contemporain, une cage protéiforme, où la prison de Marie finira par être aussi celle d’Élisabeth. L’image, la vidéo, nous permettrons de transformer l’espace intérieur vers l’illusion d’un extérieur possible et des fantômes d’une vie passée qui attirent Marie vers son inexorable destin.
Chloé Dabert, septembre 2024