9 minutes 43
Distribution
Coproduction
ThéâtredelaCité – CDN Toulouse, La Grande Mêlée
Avec le soutien de la Manufacture Maraval, lieu de résidence et création Boissezon (Tarn)
Informations
Le CUB
Résumé
Neuf minutes quarante-trois, c’est le temps qu’il a fallu à Anna Karina, Claude Brasseur et Samy Frey pour traverser le Musée du Louvre en 1964. C’est une séquence, un intermède dans le film Bande à part, avant que l’histoire ne tourne au vinaigre.
De cette idée idiote, est née une autre idée tout aussi idiote, celle de faire traverser à huit comédiennes et comédiens de l’AtelierCité, l’intégralité de l’œuvre de Godard à toute vitesse.
Qu’est-ce que ces deux courses folles, séparées par soixante années, autant dire une vie, racontent de nous ? De ce que nous étions ? De ce que nous sommes ? De ce que nous sommes devenus ? De ce que nous voulions être ?
Plus d’un demi-siècle parcouru à la vitesse de la lumière. Ces jeunes gens pressés d’hier sont-ils toujours aujourd’hui, des frères et des sœurs ou de parfaits étrangers ?
Et ne sommes-nous pas, peut-être, nous aussi devenus de parfaits étrangers à nous-même ? Neuf minutes quarante-trois, une éternité.
Pour les spectateurs qui viennent d’entrer dans la salle, tout ce que l’on peut dire ce n’est que quelques mots : Dragons de pacotille, lutte, critique, transformation, cahiers du cinéma, guerre d’Algérie, technicolor, géométrie, mauvais génie, montage, Palestine, sept cents signes, sémiologie, 1968, contradiction, dispute, langage, révolution, Herald Tribune…
On m’a demandé d’écrire un texte de sept cents signes, sept cents signes, mais c’est quoi sept cents signes ? Et merde dit Pierrot après avoir allumé la mèche.
Là des paroles et on n’entend rien, là du silence et on entend quelque chose. À ton avis, les ouvriers qui ont fabriqué le disque que l’on écoute, tu crois qu’ils ont chanté en le fabriquant ?
Un spectacle, ça ressemble à un paysage ou à une usine ? Un peu des deux, mais ça, c’est une autre histoire. Et si tu devais continuer par un mensonge tu dirais quoi ? Bon, ben, maintenant c’est l’heure de la publicité.
Bruno Geslin