La mort difficile
Distribution
Production Venir faire
Coproduction ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie, (en cours)
Avec le soutien du Jeune Théâtre National
Création Janvier 2024 au ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie
Informations
Durée estimée 1h30
Résumé
De l’amour à la mort difficile.
C’est ce trajet que semble suivre Pierre, héros de La mort difficile. En quatre chapitres, condensant en un temps presque réel, une ultime soirée, l’auteur dépeint la fuite en avant d’un jeune homme qui n’hésite pas à briser définitivement l’équilibre précaire sur lequel sa vie tenait, dans le but de rejoindre l’homme qu’il aime, un certain Arthur Bruggle.
Note d'intention
Avec La mort difficile, c’est une tragédie moderne que je souhaite représenter : celle d’un jeune homosexuel, coincé au sein de son époque (les années folles) et de son milieu (la petite bourgeoisie), qui n’a pour perspectives possibles que le mensonge ou la fuite. Sous la forme d’une mécanique implacable en quatre tableaux, le roman de René Crevel dépeint les dernières heures d’un jeune homme décidé à vivre sa vie (rêvée, impossible), au risque d’en crever.
Dans cette œuvre radicalement caustique, issue d’un ressassement incessant du réel, l’auteur invente une auto fiction empreinte d’obsessions tournant inlassablement autour de son corps, de sa maladie, de sa propre psyché. Pleine de sa participation aux mouvements Dada puis Surréaliste, de son engagement politique auprès des communistes, l’œuvre porte en elle l’esprit de libération et les contradictions politico-sociales de l’entre-deux-guerres.
Composer ce spectacle à partir de René Crevel consistera à mettre en scène le solipsisme baroque (vision du réel à cause laquelle il prend sa conscience pour unique réalité, et ainsi ne reconnait pas le reste du monde comme existant), et égoïste de son personnage qui se supposant lucide déforme la réalité. Sans chercher à lui donner tort, nous questionnerons la fabrique du point de vue de l’auteur, pour libérer peut-être en dernier lieu les personnages, réduits à des stéréotypes étriqués. Sans l’apaiser, nous mettrons en scène la vision affectée et excessive de Crevel et travaillerons à réveiller les échos politiques et historiques qui lient ce roman des années 1920 à notre temps.
Simon-Elie Galibert
Les écrits de René Crevel sont des cris, crêtes et creux d’un débit verbal de très forte amplitude, au gré duquel la réalité se défait et se recompose en un ballet du désir fou, triomphant des raisons et de la répression.
Jean-Louis Bédouin