Sans suite
Distribution
Production
Compagnie Tabula Rasa
Coproduction
ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie ; Le Parvis – Scène nationale Tarbes Pyrénées ; Scène nationale d’Albi – Tarn ; L’Empreinte – Scène nationale Brive/Tulle ; Scène nationale du Sud-Aquitain ; Scène nationale de Sète… (en cours)
Ce projet a reçu le soutien de la Région Occitanie et de la Ville de Toulouse.
La compagnie Tabula Rasa est conventionnée par la Direction régionale des affaires culturelles Occitanie et par la Ville de Toulouse.
Informations
Durée estimée 2h
Création en mars 2026 au Parvis – Scène Nationale de Tarbes
Résumé
Thomas, un compositeur à qui l’on vient de commander les chansons d’un film musical, est totalement envahi par la mort récente de sa mère avec laquelle il entretenait un rapport toxique. Il se trouve donc dans l’incapacité de travailler au moment même où sa carrière décolle. L’ironie de la situation va provoquer une profonde remise en question de ce qui composait le récit de son existence, pour finalement en révéler le douloureux secret.
Ce qui serait triste dans la vie d’un homme ou d’une femme, ce serait qu’à aucun moment du temps qui lui est imparti, il/elle n’ait pu incarner ce qu’il/elle était.
Baptiste Amann
Notes préliminaires pour une comédie musicale
Pour cette création, j’ai le désir fort d’explorer un genre assez inconnu pour moi : la comédie musicale. Cela peut surprendre, même si, dans quelques-uns de mes précédents spectacles, on en trouvait déjà des ingrédients isolés (chansons, musique live ou même mouvements dansés…).
Ces deux simples mots accolés constituent une promesse de plaisir pour les spectateur·rices, autant qu’ils peuvent parfois faire mauvais genre et être l’objet de dénigrements, de reproches de légèreté voire frivolité…
Pourtant c’est bien la capacité de ce genre à décoller du réel et du réalisme social contemporain qui m’intéresse. Avec lui, on peut raconter la vie d’aujourd’hui autrement, moins dans l’esprit du temps peut-être, et aller puiser dans l’esprit des profondeurs. Par la musique, le chant, le goût du romantisme et du drame, une chorégraphie bien huilée, il exacerbe les sentiments et amplifie la charge émotionnelle.
Il défie les normes, le bon goût, permet toutes les extravagances et offre un espace nouveau de liberté de création pour les artistes.
Ainsi aimer la comédie musicale pourrait donc presque relever d’une subversion.
Surtout si sa forme devient l’endroit d’expression d’un sujet profond et grave. L’histoire vient alors ouvrir des abîmes dans la joie générée par la comédie musicale, et sa forme vivifiante en retour opère des ruptures contrastées au cœur même d’une fable tourmentée.
C’est exactement cette tension qui m’intéresse. Porter à la scène une œuvre (à écrire) qui se situerait entre I don’t want to sleep alone du cinéaste taïwanais Tsai Ming Liang et All that Jazz (Que le spectacle commence) de Bob Fosse.
Pour m’accompagner dans cette plongée, j’ouvre un double dialogue : avec un jeune auteur très talentueux, Baptiste Amann, et avec un musicien, Pascal Sangla, tous deux ayant par ailleurs un rapport à la scène beaucoup plus complexe et complet dans l’exercice de leur métier que ne le laisse supposer les compétences d’écriture ici convoquées.
Passer deux commandes d’écriture (une pour le livret et les chansons, l’autre pour la musique) s’inscrit naturellement dans le projet artistique de la compagnie depuis plus de 15 ans.
Baptiste Amann s’affirme comme un conteur contemporain éclairé et éclairant capable d’écrire des fresques inspirées, entre intime et politique. J’apprécie chez lui la mélancolie de l’être autant que la puissance du verbe. En poète, il sait l’art d’écrire des fictions théâtrales émouvantes où il saisit le vif de nos vies et nos préoccupations actuelles prises entre utopie et désillusion. Très concrètement, il met à nu avec talent la collision entre rêve et réalité.
Pascal Sangla est (entre autres) un musicien brillant qui maîtrise l’art de composer des musiques très riches et subtiles pour la scène ou le cinéma. Il sait varier les rythmes, les registres et les tons. Il ajoutera tout son univers poétique et instrumental (piano, cordes, batterie) à l’écriture de Baptiste, et les décalages, les ruptures musicales nécessaires au projet.
Entre nous trois, le dialogue est ouvert, et nous y sommes bien présents.
Sébastien Bournac