Théâtre en pleines formes !ThéâtredelaCité

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Théâtre en pleines formes !

Eugène Ionesco l’avait énoncé : « Tout est langage au théâtre : les mots, les gestes, les objets. » Il existe, en effet, dans le spectacle vivant différentes manières, formes, disciplines pour raconter le monde, convoquer le public, transcender notre réalité par la fiction. Ce printemps, le ThéâtredelaCité accueille des artistes qui déploient des imaginaires multiples tout autant qu’ils s’impliquent dans les questionnements d’aujourd’hui, au moyen de la danse, de la marionnette, de la performance dans l’espace public et même de la forme la plus nue qui soit, la lecture.

DANS L’ESPACE PUBLIC 
AVEC LA COMPAGNIE 1 WATT :
NOUS IMPLIQUER  DANS CE QUI VIENT 

© Sileks

Les rues, les places et les chemins constituent le terrain de jeu privilégié de la Compagnie 1Watt. Son mode opératoire ? La création in situ, immédiate et ouverte, au milieu des passant∙e∙s, des habitant∙e∙s, du public. Le corps collectif lui permet d’imaginer des usages poétiques et d’exprimer l’immédiateté de la condition humaine. Sa nouvelle aventure Nous impliquer dans ce qui vient se saisit des outils que sont la marche, la danse, le chant et l’improvisation. Un choeur de neuf artistes propose ici une pluralité d’interventions et de situations cherchant à remettre en perspective une façon de faire corps dans l’espace public, à lier l’intime et le social et mettre en exergue mouvement festif et acte politique, lieu de controverses et de retrouvailles. Cette mise en jeu physique fait aussi entendre une parole urgente, nécessaire à travers des chansons et des textes, écrits en commun ou puisés chez Peter Handke et son Outrage au public. Autant de présences actives pour redonner à la rue son vaste territoire d’expression et concevoir d’autres façons et joies d’être ensemble. 

LE CORPS MARIONNETTIQUE
AVEC JOHANNY BERT :
  LA (NOUVELLE) RONDE 

© Christophe Raynaud De Lage

Le corps marionnettique peut être aussi vecteur d’enjeux politiques. C’est le cas de la forme théâtrale que pratique Johanny Bert. Dans sa mise à distance du réel et du corps humain, la marionnette permet d’entrer profondément dans des questionnements sociétaux et politiques tels que la sexualité, sujet du cycle de l’artiste marionnettiste intitulé Et si nous parlions d’amour(s) ?

La (nouvelle) Ronde poursuit l’exploration des identités sexuelles et amoureuses initiée avec HEN, personnage de cabaret transgenre drôle et insolent. Cette fois, Johanny Bert a fait appel à l’auteur Yann Verburgh qui s’est inspiré de La Ronde d’Arthur Schnitzler, récit censuré à sa publication en 1903 et dont le scandale se prolongea sur 20 ans. Le texte revisité aborde ici à la lumière des questions sur la sexualité actuelle, multiple et complexe, à travers dix personnages issus de classes sociales diverses. S’il ne s’agit pas d’un théâtre documentaire, mais bien d’une fiction théâtrale, plastiquement virtuose, Yann Verburgh s’est appuyé pour cette écriture sur des témoignages réels. Charnelle, musicale, politique et poétique, La (nouvelle) Ronde nous entraîne dans le tourbillon joyeux des désirs et des relations amoureuses d’aujourd’hui et de demain !

LE GESTE DANSÉ 
AVEC PIERRE RIGAL : 
HASARD

© Thomas Lang

Renouant avec l’écriture gestuelle de ses précédentes créations, notamment ses soli Érection et Press, le chorégraphe et danseur toulousain Pierre Rigal explore à nouveau, avec Hasard, la ligne géométrique et l’illusion d’optique. Six danseurs et danseuses tels six dés jetés sur scène, créent des combinatoires de mouvements individuels et collectifs, aux variations rythmiques aléatoires. Dans une scénographie mouvante, leurs corps dessinent l’espace en des gestes répétitifs et mécaniques pouvant générer des accidents ou des moments harmonieux dont on ne sait s’ils relèvent du destin, d’une préméditation ou d’une illusion. Aux spectateurs et spectatrices de voir, d’imaginer ou de croire… À la croisée de la danse et de la magie nouvelle, cette nouvelle création de Pierre Rigal nous plonge dans le vertige des coïncidences à l’oeuvre dans nos existences et interroge le destin, le libre-arbitre et vient troubler nos croyances.

LA LECTURE EN SCÈNE
AVEC LE MARATHON DES MOTS

Le festival Le Marathon des mots est à chaque été un rendez-vous incontournable célébrant la littérature et les écrivain∙e∙s d’aujourd’hui et d’hier. Le ThéâtredelaCité fait partie des lieux accueillant ces lectures partagées, qu’elles soient à voix nue, théâtralisées ou musicales. Cette année, Dominique Blanc de la Comédie-Française mettra en lumière le texte de Marguerite Duras La Douleur, pour deux représentations exceptionelles en Salle. En 1985, dans ce texte d’une puissance rare, Marguerite Duras raconte le retour à Paris de son mari, l’écrivain et résistant Robert Antelme, déporté en Allemagne. L’oralité n’a pas perdu de sa force depuis Homère ; Le Marathon des mots en est l’incarnation vivante depuis 19 ans maintenant !

 
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