Portraits d’artistes – Guillaume Séverac-SchmitzThéâtredelaCité

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Portraits d’artistes – Guillaume Séverac-Schmitz

Quelle meilleure façon d’appréhender la création d’un∙e artiste que d’avoir le temps de se familiariser avec son univers ? Ces artistes-compagnons qui viennent à votre rencontre avec plusieurs propositions — de la médiation à l’installation et aux spectacles, nous les avons choisi∙e∙s pour la singularité des pistes qu’ils∙elles ouvrent dans le théâtre d’aujourd’hui. La diversité de leurs projets se reflète déjà dans les brefs portraits qui suivent : chacun∙e est une amorce, un visage, un fragment d’intention pour vous donner l’envie de les découvrir et, surtout, d’approfondir l’expérience avec eux et elles tout au long de la saison.

GUILLAUME
SÉVERAC-SCHMITZ
Metteur en scène et interprète
Compagnie [Eudaimonia]

© Erik Damiano

UNE TOURNÉE JOYEUSE ET UNE BELLE AVENTURE 

Guillaume Séverac-Schmitz s’est formé comme acteur et metteur en scène au Conservatoire national supérieur de Paris avant d’implanter sa compagnie [Eudaimonia] en Occitanie en 2013. Est-ce parce qu’il a lui-même goûté, en tant que comédien, au souffle puissant des formidables raconteurs d’histoires que sont Molière, Shakespeare, ou plus près de nous, Jean-Luc Lagarce et Wajdi Mouawad que son amour des textes, en particulier les classiques, et son goût pour la vie de troupe structurent aujourd’hui complètement son travail de metteur en scène ? En tout cas, le succès rencontré par Le Tartuffe qu’il a créé sur mesure pour la Troupe éphémère de l’AtelierCité pour soutenir les missions premières du CDN ne se dément pas. L’aventure continue pour la quatrième saison consécutive, au bénéfice de tou∙te∙s et en particulier de ces jeunes comédien∙ne∙s pour lesquel∙le∙s « cette oeuvre emblématique du répertoire a constitué un terrain de jeu fédérateur et très formateur ». En effet, conçu comme support idéal à l’objectif de transmission et d’accompagnement durable de ces artistes, le spectacle leur a permis en trois ans d’entrer pleinement dans le métier. Ils∙elles ont non seulement rodé leur pratique mais aussi acquis l’expérience irremplaçable que confèrent le temps partagé en collectif, la dynamique d’un groupe soudé et la variété des publics rencontrés. Trois semaines de représentations « à domicile » au CUB en janvier prochain précèderont tout juste la tournée de février, point d’orgue festif mis à cette histoire immémoriale de famille en crise, secouée par la révolte des fils contre les pères et des naïfs contre les manipulateurs de tous poils, et portée par la verve inusable de Molière entre tragédie et comédie de moeurs. 

UN MÉCHANT XXL POUR ADULTES ET POUR ADOS 

Mais avant de retrouver Molière, c’est en fami-lier de l’oeuvre de Shakespeare que Guillaume Séverac-Schmitz fera découvrir sa dernière création au public toulousain, un Richard III ténébreux, fruit de sa collaboration fidèle avec le traducteur et dramaturge Clément Camar- Mercier avec lequel il a créé auparavant Richard II. Richard number 3 est beaucoup plus sanguinaire que son prédécesseur, c’est un villain épique comme dans les meilleures séries d’heroic fantasy historiques anglo-saxonnes, auquel le cynisme de ses crimes confère un statut de monstre indiscutable. De ces deux spectacles, Guillaume Séverac-Schmitz dit qu’ils se rejoignent sur la question qui le passionne du pouvoir et de la chute, même si Richard III porte en lui beaucoup plus de nuances et de possibilités de jeu : « il est cruel certes, mais aussi espiègle, bouffon, totalement instable, versatile, drôle même. L’idée est de montrer vraiment toutes les couleurs de l’oeuvre et de jouer de l’emprise de ce personnage hors normes sur l’énergie de l’équipe au plateau et sur le public, avec lequel s’ins-taure un rapport instantané très participatif. Prendre les gens à témoin, abolir la frontière entre plateau et salle, c’est totalement dans l’ADN du théâtre élisabéthain qui se jouait avec et pour tous sans distinction de classe ». Cette envie de divertissement exigeant mais ouvert à tout le monde dans l’esprit de l’entertainment a amené le metteur en scène, toujours en dialogue avec le ThéâtredelaCité, à concevoir en parallèle à ces créations une forme plus légère en direction des publics scolaires. Intitulée Mon royaume pour un cheval !, elle est inspirée des paroles fameuses d’un Richard III coincé sur le champ de bataille où il va mourir faute de destrier pour s’enfuir. Cette adaptation pédagogique tournera dans les collèges et lycées de la région. Et, à l’autre bout de la saison, début mai, filant toujours la thématique de la monstruosité, une présentation publique dans le cadre de Place aux lycéen∙ne∙s, projet mené avec plusieurs lycées de la région, offrira au public une dernière occasion de rencontre pour vivre comme le dit Guillaume Séverac-Schmitz, parrain de cette édition, « une expérience réciproque, car le théâtre doit être une fête ! ».

Projets présentés durant la saison

 
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