PHÈDRE !ThéâtredelaCité

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PHÈDRE !

Elles sont « femmes, amoureuses et ont en commun de partager un destin funeste » : vu sous cet angle les héroïnes de la trilogie que met en scène François Gremaud ont effectivement du souci à se faire. Phèdre (théâtre), Giselle (ballet) et Carmen (opéra) ont pourtant une place de choix dans notre imaginaire collectif, mais sont justement parfois toutes empoussiérées sous les attendus qu’on leur colle à la peau. Une Phèdre engoncée dans son inévitable désir tragique, une Giselle asphyxiée par un romantisme éthéré et une Carmen victime des hommes, c’est souvent ainsi qu’à tort on les résume.
Alors, pour tenter de libérer-délivrer nos héroïnes des clichés, nous avons donné l’occasion à chacun∙e de leurs interprètes de les faire parler. Et d’en parler eux ∙elles-mêmes Et de parler d’eux ∙elles-mêmes. Le fil conducteur du dialogue prenant les traits d’un drôle de portrait chinois…

© Loan Nguyen

ROMAIN D’AROLES
E(S)T PHÈDRE

Si Phèdre était un signe de ponctuation
Romain Daroles : Pour moi, le point d’exclamation qui a été choisi lui va bien. Il est totalement justifié par l’exercice d’admiration qu’est ce spectacle. En hommage à l’époque classique et à Racine. Et l’exclamation colle tout à fait à l’enthousiasme de mon personnage de conférencier tellement ravi d’être là et passionné par son sujet qu’au prétexte de présenter la pièce à son public, il finit par jouer devant lui tous les personnages de l’histoire.

Si vous-même étiez un signe de ponctuation
Je choisirais d’être un signe plus contemporain, des points de suspension suivis d’un point d’exclamation. Un mélange de Phèdre ! et de Giselle… (rires). Quelque chose où le besoin d’admiration persiste, mais de plus romantique aussi, plus contemplatif.

François Gremaud : Le spectacle a été conçu au départ pour les scolaires et il s’agissait d’arriver en classe avec quelque chose qu’on imposait de manière enthousiaste. Du temps de Racine, le point d’exclamation était un marqueur d’admiration. J’ai donc choisi de mettre ce ! après le titre Phèdre ! parce qu’il permet de signifier cette admiration et cet enthousiasme, mais on ne l’entend pas et il ne modifie pas le titre quand on le prononce.

Si Phèdre était un vêtement
Pour moi, elle serait la longue robe de velours vert que portait Maria Casarès dans le rôle et qui est conservée à la Maison Jean Vilar à Avignon. Elle est très longue, très lourde, massive. Très « antique ».

Si vous étiez un vêtement.
Je serais un vêtement comme ceux que je porte dans la vie et que je porte en scène, un jean et un t-shirt. Le vêtement neutre qu’on a choisi permet à mon personnage de conférencier de faire dialoguer l’imaginaire, le sien et celui du public, entre ce qu’on attendrait justement d’une mise en scène classique (la longue robe verte) et une simplicité beaucoup plus moderne et beaucoup plus évocatrice. Tout est représenté et suggéré à partir de quelques accessoires et notamment du livre qui, brandi au dessus de sa tête, devient tour à tour une couronne, une barbe ou l’attribut reconnaissable d’un personnage, etc.

© Loan Nguyen

L A P R E S S E E N P A R L E

PHÈDRE !,
AVEC UN POINT D’ADMIRATION
Romain Daroles joue la leçon pleine d’humour
écrite par François Gremaud pour déchiffrer la
tragédie de Racine. Une franche réussite.
Brigitte Salino, Le Monde

PHÈDRE ! DÉCOIFFE L’HÉROÏNE
RACINIENNE POUR MIEUX
LUI RENDRE HOMMAGE.
En mélangeant les vers de Racine à des réflexions
aussi érudites que comiques, l’auteur François
Gremaud et l’acteur Romain Daroles signent la
très bonne surprise du Festival d’Avignon 2019.
Réjouissant !
Emmanuelle Bouchez, Télérama

PHÈDRE !, SIGNÉ FRANÇOIS
GREMAUD ET JOUÉ PAR LE
COMÉDIEN ROMAIN D’AROLES,
EST UNE DÉCLARATION D’AMOUR
À LA POÉSIE ET AU THÉÂTRE.
Si vous aimez le théâtre classique, les vers, les
grands transports sentimentaux, cette pièce est
pour vous. Si le théâtre classique vous effraie ou
vous fait bailler d’ennui, si le mot « vers » ne vous
évoque que des lombrics, la couleur d’un blindé
ou une soirée au bistro, cette pièce est aussi pour
vous. Vous en ressortirez avec le sourire. Et qui
sait, peut-être même des larmes.
Thierry Sartoretti, RTS

PHÈDRE !
À MOURIR DE RIRE
Montée comme une conférence bien étrange et
décalée autour de la célèbre tragédie de Racine,
Phèdre ! vire au stand-up totalement déjanté. Portée
avec une fougue délirante par Romain Daroles,
la tragédie vire à la comédie. Une bouffée de
fraîcheur.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore, L’OEil d’Olivier

 
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