L’AtelierCité 2022-23ThéâtredelaCité

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L'AtelierCité

L’AtelierCité 2022-23

Une Troupe éphémère qui va durer…

Après 15 mois au sein du ThéâtredelaCité, la Troupe éphémère de l’AtelierCité repart vers de nouvelles aventures hors du dispositif d’insertion professionnelle du théâtre. Pour autant, on les retrouvera très vite dans la prochaine création de Galin Stoev, artiste-directeur et metteur en scène, Illusions, du 23 avril au 7 mai 2024.
Avant leur retour, on a demandé aux interprètes Marine Déchelette, Mathieu Fernandez, Élise Friha, Marine Guez, Alice Jalleau, Thomas Ribière, Julien Salignon et Jean Schabel de partager avec nous quelques instantanés de leur expérience au ThéâtredelaCité…

© Anne Simon

Marine Déchelette

Un souvenir de coulisses ?
Mon meilleur souvenir, c’est une surprise par toute la troupe pour mon anniversaire, deux heures avant de jouer la septième toulousaine de Même si le monde meurt. La loge des filles pleine de ballons, de gâteaux, de fleurs et d’amour.

La réplique que tu as préférée dire sur scène ?
Dans Biosphère : « N’entre pas docilement dans cette douce nuit ». Nous n’étions pas dociles. Je n’étais pas docile. »
Dans Illusions : « Il faut que tu me fasses sortir de cette penderie, il faut que tu chantes une chanson. Invente une chanson magique et chante-la moi. »
Dans Même si le monde meurt : « Enivre-toi de la fièvre des autres. Mange, bois, sois généreux et garde ton appétit de tout. »

Une anecdote dont tu veux nous révéler le secret ?
À Boissezon, lors du début du spectacle CUT UP / JLG qu’on avait créé avec Bruno Geslin, nous 8, pleins d’adrénaline et de joie qui rions et faisions semblant de nous engueuler sur Marx et Lénine, cachés derrière les paravents en attendant que le public nous rejoigne dans la salle après une performance dans l’entrée de l’usine.

Ton moment de gloire ?
Avec Tatiana Frolova, dans L’Œuf ou la poule, avoir joué un passage de ce magnifique moment de l’acte IV La Mouette… en russe.

Ta plus belle rencontre ?
Hormis les sept autres, Caroline, toute l’équipe du théâtre, les copains de l’ENSAV, et tous les artistes brillantes et brillants avec qui on a eu la chance de travailler, je crois que ma plus belle rencontre,

C’est
Toulouse
L’été
La nuit
Vide
La Garonne qui scintille
Les rues légèrement plus fraîches
Dans lesquelles on déambule
À pied ou à scooter
Seule ou pas

Ton meilleur raté ?
Avec Johanny Bert et Philippe Rodriguez Jorda, ayant tenté le moment de poker de Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme en marionnettes (juste en mains, forcément). « Raté » parce que maladroit, parce que je n’avais jamais fait de marionnettes, mais « meilleur raté » poétique parce qu’avec Julien, et parce que le texte est sublime.

Ta cascade préférée ?
Lors d’un atelier de danse pour la préparation d’Illusions, on peut dire que j’ai violemment testé la résistance de mon crâne sur le magnifique sol en bois de la salle de répétition 1 (le thème de l’exercice était : « la chute »).

Ton plaisir coupable « AtelierCité » ?
D’abord passer toutes nos soirées aux Thermes, s’obstiner sur ce seul et unique bar au lieu d’en découvrir d’autres (nous aurons comme autres options plus rares et pas très originales Le Concorde et Le Sylène), soudoyer des verres auprès d’Olivia, se ruiner en C4, en C5, en A3, A5, A6. Ensuite, voler des cafés toute l’année au 2ème étage. Enfin, aller dans le foyer du théâtre tard après une soirée.

Mathieu Fernandez

Un souvenir de coulisses ?
Tous les moments où je chantais dans les couloirs du théâtre qui résonnent et qui rendent tout plus beau.

La réplique que tu as préférée dire sur scène ?
« Au petit matin, dans le ciel de l’aube, un nuage d’étourneaux apparaît. Tout le monde croit qu’il va danser dans le ciel et faire des volutes étranges mais les oiseaux se mettent à tourner sur eux-mêmes, comme une colonne vivante, puis, s’entredévorent dans un vrombissement de carnage. Ça commence là. » Même si le monde meurt, Laurent Gaudé.

Une anecdote dont tu veux nous révéler le secret ?
Ma loge était à côté de celle d’Adama Diop. Je suis fan de cet acteur et je trouvais ça fou d’être là. Je me suis arrêté devant sa porte, comme un gros curieux, pour l’espionner. Soudain, je l’ai entendu venir vers la porte. J’ai paniqué, fait semblant de marcher normal, il m’a dit « bonjour », j’ai dit « bonjour » comme si je ne le connaissais pas et je lui ai piqué l’ascenseur devant le nez…

Ton moment de gloire ? 
Au moment d’aller lire un conte aux heureux gagnants des Nuits au théâtre, j’ai réussi à faire sortir une grosse chauve-souris qui tournait dans la chambre, au bout de 10 minutes, avec mon pyjama et une caisse en bois. J’ai eu droit à mes plus beaux applaudissements.

Ta plus belle rencontre ?
Pendant notre résidence en juillet à Boissezon, dans le Tarn avec Bruno Geslin, les gens du village étaient incroyables. Je dirais les gens de Boissezon.

Ton meilleur raté ?
Pendant une des représentations de Même si le monde meurt, pendant un monologue que tous les comédiens disons ensemble, chacun a un bout de phrase. Je n’avais qu’une seule chose à dire : « La Pression Monte. » Et au moment de parler, je sais pas ce qui m’a pris, j’ai hurlé « La Frémion Sonte ! ». C’était le soir où c’était filmé…

Ta cascade préférée ?
Dans le spectacle sur Godard avec Bruno Geslin, Alice me tirait dessus avec un vrai pistolet et une balle à blanc. J’avais trop peur et le cœur qui battait à chaque fois mais j’adorais m’effondrer et entendre le public crier de surprise !

Ton plaisir coupable « AtelierCité » ?
J’avoue qu’il m’est arrivé une fois… ou deux… ou peut-être plusieurs fois d’aller un matin tout seul dans la grande salle de répétition, de m’installer un micro sur pied et de me chanter une… ou deux allez… peut-être plusieurs chansons en karaoké… Peut-être…

Élise Friha

Un souvenir de coulisses ?
Mon meilleur souvenir de coulisses, c’est d’entendre les garçons chanter à tue-tête dans leur loge.

La réplique que tu as préférée dire sur scène ?
« Dites-moi, Monsieur Mikhail, si j’avais une amie, ou bien une petite sœur, et si vous appreniez qu’elle, mettons… qu’elle vous aime… qu’est-ce que ça vous ferait ? » Sonia dans Oncle Vania

Une anecdote dont tu veux nous révéler le secret ?
Se mordre bien fort l’intérieur de la bouche quand un fou rire arrive sur scène

Ton moment de gloire ?
Jouer dans la Grande Salle pour Oncle Vania, c’était quand même quelque chose…

Ta plus belle rencontre ?
Je suis obligée de dire Thomas Ribière sinon il va me pourrir… donc Thomas Ribière.

Ton meilleur raté ?
Globalement, tout ce qui est de l’ordre de la danse, je peux
le qualifier de raté, je vais de ce pas travailler ma détente.

Ta cascade préférée ?
Ma cascade préférée, c’est quand je devais tuer Thomas lors d’une improvisation.

Ton plaisir coupable « AtelierCité » ?
Mon plaisir coupable « AtelierCité », ce sont les moments de convivialité avec toute l’équipe… le petit café, 2,3 chouquettes dans la poche…

Marine Guez

Un souvenir de coulisses ?
Une nuit au théâtre. Les spectateurs ont quartier libre sur la grande scène du théâtre pendant quelques minutes. Pendant ce temps, j’attends dans les coulisses avec Simon ou Didier (les techniciens plateau du jour). On chuchote pour ne pas gêner, on est à la fois dedans et dehors. La pénombre, les sons étouffés, lieu-frontière entre deux réalités.

La réplique que tu as préférée dire sur scène ?
« Mais Margaret je ne t’ai jamais aimée et tu ne m’as jamais aimé ça aussi je le comprends maintenant » Illusions, Ivan Viripaev, ou « Parce que de quoi on parle ? ».

Une anecdote dont tu veux nous révéler le secret ?
On a une paire de costume pour Même si le monde meurt. Tout en double, pour l’entretien. Un jour sur deux, je dois jouer avec des chaussettes de foot qui ont des bandes vertes (les autres sont bleues). Superstitieuse, ces jours-là, je me concentre encore plus !

Ton moment de gloire ? 
Atelier lycée autour de Même si le monde meurt. Première séance : je mène un « sas », un temps de méditation guidée. Les lycéen·ne·s pouffent, on ne lâche pas et les visages finissent par se détendre. Deuxième séance : pas besoin de le dire deux fois pour que tous·tes s’y mettent. Pour notre cérémonie de fin de projet, la classe nous remet un diplôme. Le mien ? « Un mental de géant dans un corps de lutin ».

Ta plus belle rencontre ?
Toutes les personnes qu’on a rencontrées pendant ces 15 mois, avec évidemment une affection énorme pour les sept autres du groupe de l’AtelierCité. Ce sont les plus belles rencontres que j’ai faites et je nous souhaite de continuer ce qu’on a commencé ensemble.

Ton meilleur raté ?
Ne pas me souvenir du prénom de quelqu’un que je croise dans l’ascenseur, alors que je suis sensée connaître cette personne depuis 6 mois !

Ta cascade préférée ?
Pendant le court-métrage réalisé avec des élèves de l’ENSAV. La dernière scène, je suis sensée embrasser Thomas et le pousser « énergiquement » sur le lit. Une vraie cascade, très difficile à faire sérieusement, surtout quand Thomas se trompe de prénom pour mon personnage au moment le plus critique.

Ton plaisir coupable « AtelierCité » ?
Je l’ai plus fait au début, mais je trouvais ça formidable que notre badge ouvre toutes les portes du théâtre. J’adorais aller à l’étage du balcon de la grande salle, m’asseoir sur un siège et rester quelques minutes dans la salle, cachée, à regarder les montages techniques, ou écouter les bruits du théâtre vide. Avant de rendre mon badge, je vais essayer de le faire une dernière fois.

Alice Jalleau

Un souvenir de coulisses ?
Lors d’une représentation de Même si le monde meurt fin novembre au TC, alors que nous étions caché·e·s sous les gradins pendant l’entrée public, une spectatrice a poussé le rideau qui nous protégeait des regards indiscrets. Une fois la surprise passée, elle nous a demandé si c’était nous qui allions jouer ce soir. Et après lui avoir répondu et elle est repartie comme si de rien était.

La réplique que tu as préférée dire sur scène ?
Quand nous avons joué Même si le monde meurt au Kiasma
à Montpellier, j’ai bafouillé sur l’une de mes répliques. À la place de dire : « Vous avez tout là, mon odeur, mes clopes, mes protège-slips, mes points », j’ai dit « mon odeur, mes clipes, mes protège-slops, mes points ». Ça m’a bien fait rire.

Une anecdote dont tu veux nous révéler le secret ?
Pendant la résidence avec Bruno Geslin autour de Jean-Luc Godard, je devais faire une scène dans une baignoire et être entièrement nue. C’était une première pour moi. Et non pas pour une raison artistique, mais bien pratique. Nous faisions
3 représentations par jour et le fond de la baignoire était remplie d’eau. Je ne souhaitais pas porter des vêtements mouillés.

Ton moment de gloire ?
Pendant le stage avec le Théâtre du Soleil, il m’a été rare
de recevoir un compliment de la part d’Ariane Mnouchkine.
Mais lors d’une proposition de scène où je devais jouer une femme en train d’accoucher (qu’Ariane a détestée), elle m’a tout de même félicité car « je remercie Alice, car on y a un tout petit peu cru à son accouchement ». Un grand moment. 

Ta plus belle rencontre ?
Les habitants de Boissezon.*

Ton meilleur raté ?
Lorsque j’ai oublié mon texte lors de la première
de Même si le monde meurt.

Ta cascade préférée ?
Lorsque je tirais avec un pistolet chargé d’une balle à blanc
sur Mathieu lors de CUT UP / JLG.

Ton plaisir coupable « AtelierCité » ?
Lors des pauses, je me récompensais avec une petite canette de coca zéro à la machine à café.

Thomas Ribière

Un souvenir de coulisses ?
La première fois que Laurent, le régisseur plateau, nous a fait le décompte pour entrer en scène dans le spectacle Même si le monde meurt de Laurent Gaudé, mis en scène par Laëtitia Guédon.

La réplique que tu as préférée dire sur scène ?
L’homme quitté qui tue : « Courir ne sert à rien, crier non plus ».

Une anecdote dont tu veux nous révéler le secret ?
À cette même réplique ci-dessus, j’ai dit une fois en représentation : « Courir ne sert à rien, courir non plus »… Mais personne n’a remarqué. À par nous. Ça a été un de nos beaux runnings blague..

Ton moment de gloire ? 
La sortie de travail d’Illusions d’Ivan Viripaev, mis en scène par Galin Stoev. Ce spectacle sortira en avril prochain au TC. 

Ta plus belle rencontre ?
Élise Friha.

Ton meilleur raté ?
J’ai oublié un accessoire important lors d’un filage. Il n’y en avait qu’un à ne pas oublier.

Ta cascade préférée ?
Tomber sur une table pour finir sur la chaise.

Ton plaisir coupable « AtelierCité » ?
Passer dans les bureaux pour embêter les collègues <3

Julien Salignon

Un souvenir de coulisses ?
Avant notre première représentation ensemble, Thomas est venu me taquiner en me murmurant : « ça va être un scandale ». Aujourd’hui, c’est devenu l’un de mes rituels favoris.

La réplique que tu as préféré dire sur scène ?
« Et maintenant, l’éternité… » dans Même si le monde meurt. Pour toutes les promesses que ce mot contient.

Une anecdote dont tu veux nous révéler le secret ?
Pour Même si le monde meurt, j’arrivais systématiquement 30 minutes avant la plupart de mes camarades pour camoufler mes tatouages.

Ton moment de gloire ?
Lorsque mes parents sont venus nous voir jouer à Toulouse. J’étais vraiment fier qu’ils puissent voir mon travail.

Ta plus belle rencontre ?
Il y en a eu tellement, mais je dirais Philippe, un créateur lumière extrêmement talentueux. Un bougon au grand cœur.

Ton meilleur raté ?
Pendant les nuits au théâtre, un soir, emporté par mon récit, je n’ai pas vu le temps passer et j’ai largement dépasser le timing prévu, mais mes hôtes étaient extrêmement réactifs.

Ta cascade préférée ?
La danse dégingandée travaillée avec Alice pour la lecture d’Illusions.

Ton plaisir coupable « AtelierCité » ?
Les focaccias de la boulangerie place saint Georges.

Jean Schabel

Un souvenir de coulisses ?
J’adorais durant les répétitions et les représentations de Même si le monde meurt de Laëtitia Guédon, en rejoignant le plateau et toute l’équipe technique, lancer à la cantonade : « Bonjour tatouste ! ». Ce à quoi certains me répondaient : « Bonjour tatoi ! ». Un petit rituel qu’on savait me rappeler lorsque je disais simplement « bonjour ».

La réplique que tu as préférée dire sur scène ?
« Liberté : mon cul ! Égalité : mon cul ! Fraternité : mon cul ! », CUT UP / JLG de Bruno Geslin.

Une anecdote dont tu veux nous révéler le secret ?
Sans appartement, je dormais dans ma voiture les premières semaines à Toulouse.

Ton moment de gloire ?
Gloire est un mot bien galvaudé. Je dirais plutôt reconnaissance.
Lors de notre incroyable résidence à Boissezon, j’ai trouvé la liberté qui m’est si chère de prendre part à un projet de création en tant qu’acteur-créateur. Place qu’on nous vente souvent, mais qui prenait son sens véritable dans ce travail sur Jean-Luc Godard. J’ai pu proposer chaque jour de nouveaux tableaux scéniques et je me suis senti, grâce à Bruno Geslin, considéré, comme collaborateur.

Ta plus belle rencontre ?
Nous avons eu la chance de nous rencontrer, nous, huit jeunes comédiens dans cette troupe éphémère. Nous avons eu le privilège de travailler avec des artistes exceptionnels.
Je dirais que ma rencontre avec Ariane Mnouchkine fut celle qui me bouleversa le plus. J’ai senti sur scène et en observant le travail lors de l’École Nomade à Amiens, des sensations nouvelles. Jamais ressenties auparavant.

Ton meilleur raté ?
Il est 9 heures et 4 minutes, j’arrive en sueur et en panique au théâtre pour un rdv important, je m’aperçois que le rdv est à 9h30, je sors m’acheter un café et un croissant, me disant « Ah chouette j’ai le temps ! ». J’oublie l’heure, je reviens, en sueur et en panique à 9heures et 34 minutes.
L’histoire de ma vie.

Ta cascade préférée ?
Mon cher Thomas ne peut s’empêcher, en toutes circonstances, de se prendre toutes sortes de portes en pleine face, parfois on y croit beaucoup, parfois on sursaute, parfois on fait semblant d’y croire, mais toujours on rit !

Ton plaisir coupable « AtelierCité » ?
Une grosse journée, peu de temps pour respirer ?
Allez parler avec Gwen du PC Sécurité et c’est l’assurance d’une bonne anecdote sur l’histoire du lieu et tous les gens qu’il a vu passer.

 
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