GISELLE…ThéâtredelaCité

(…)

GISELLE…

Elles sont « femmes, amoureuses et ont en commun de partager un destin funeste » : vu sous cet angle les héroïnes de la trilogie que met en scène François Gremaud ont effectivement du souci à se faire. Phèdre (théâtre), Giselle (ballet) et Carmen (opéra) ont pourtant une place de choix dans notre imaginaire collectif, mais sont justement parfois toutes empoussiérées sous les attendus qu’on leur colle à la peau. Une Phèdre engoncée dans son inévitable désir tragique, une Giselle asphyxiée par un romantisme éthéré et une Carmen victime des hommes, c’est souvent ainsi qu’à tort on les résume.
Alors, pour tenter de libérer-délivrer nos héroïnes des clichés, nous avons donné l’occasion à chacun∙e de leurs interprètes de les faire parler. Et d’en parler eux ∙elles-mêmes Et de parler d’eux ∙elles-mêmes. Le fil conducteur du dialogue prenant les traits d’un drôle de portrait chinois…

© Dorothée Thébert Filliger

SAMANTHA VAN WISSEN
E(S)T GISELLE

Si Giselle était un signe de ponctuation
Samatha van Wissen : Giselle, pour moi, serait vraiment toute entière dans ces trois petits points de suspension. Pas seulement dans le sens habituel, parce qu’ils donnent une pause qui permet l’attention, mais parce qu’ils symbolisent toute sa légèreté, son apesanteur. Elle vole Giselle, elle suit son coeur.

Si vous-même étiez un signe de ponctuation
Pour moi, je choisirais la virgule. Dans une phrase, la virgule change le rythme, elle peut influencer le sens de la phrase comme moi je change aussi d’un personnage à un autre. Je suis danseuse et là, dans ce spectacle, d’utiliser les mots, de devenir comédienne, c’est une façon très différente de s’adresser au public. Je me rends compte que les mots ont un effet énorme : ils ont un grand pouvoir d’influence.

François Gremaud : Pour Giselle…, j’ai choisi les trois points de suspension car c’est un spectacle central dans la trilogie. Et que ce signe de ponctuation a vu le jour, comme le ballet, à l’époque romantique. C’est aussi un signe qui suggère que quelque chose est susceptible d’apparaître. Des fantômes, des non-dits. Et c’est ce qui va arriver dans cette histoire.

Si Giselle était un vêtement
Pour moi, elle serait un petit foulard en soie, très léger, qu’on porte au cou. Avec une étiquette où figure le petit symbole carré qui rappelle qu’on doit le laver à la main, avec délicatesse. Sur scène, je porte une tenue neutre qui laisse la place à l’imagination et aux projections.

Si vous étiez un vêtement
Pour moi, je choisirais une grande cape noire, qui symbolise tous les costumes non visibles que l’on endosse pour pouvoir jouer tous ces personnages. Ceux qui nous permettent de les jouer. Et sur cette cape, figurerait une étiquette avec le petit symbole « Do not bleach » qui alerte sur ce qui risque de blanchir, de s’effacer.

Si Giselle et vous étiez des couleurs
Pour elle, je choisis forcément le blanc, car il symbolise la pureté, la fraîcheur, la joie qu’elle a en elle. Pour moi, le jaune, qui est la couleur de l’énergie, de ma gaieté, de ma positivité.

© Dorothée Thébert Filliger

L A P R E S S E E N P A R L E

Samantha van Wissen, irrésistible jeune femme, artiste radieuse, danseuse admirable qui traduit pour le public les figures très complexes du ballet, elle nous entraîne, elle nous apprend, elle dialogue avec les musiciennes aussi séduisantes et douées qu’elle. En dire plus serait abîmer cette grâce, ce rêve… Et c’est à la mémoire, ce muscle puissant, capricieux et rocambolesque, outil fragile et fondamental de la danse – cet éphémère qui « s’efface » – que cette délicieuse conférence dansée rend hommage. […] Une façon d’ériger la pédagogie en art, de magnifier la transmission du savoir, et le talent d’empaqueter le tout dans une forme comique jolie comme un coeur.
Eve Beauvallet, Libération

IMMENSE ARTISTE QUI DONNE À CETTE GISELLE… (AVEC TROIS POINTS DE SUSPENSION) SA PUISSANCE ENTHOUSIASMANTE.
Le Journal d’Armelle Héliot

GISELLE…, UNE ODE PÉTILLANTE
AU CÉLÈBRE BALLET
La danseuse Samantha van Wissen et le metteur en scène François Gremaud revisitent de manière décalée l’icône du ballet romantique. Un spectacle brillant alliant grâce, humour et originalité.
Emmanuelle Bouchez, Télérama

LA DANSEUSE SAMANTHA VAN WISSEN
SE FAIT (FORMIDABLE) COMÉDIENNE
POUR REVISITER LE MYTHE DE GISELLE.
Fabienne Darge, Le Monde

 
Spectacles et événements liés