Nostalgie 2175ThéâtredelaCité

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25 – 28 janvier 2022
 

Nostalgie 2175

Texte
Anja Hilling
Traduction
Silvia Berutti-Ronelt et Jean-Claude Berutti
Mise en scène
Anne Monfort
Spectacle accompagné par le
ThéâtredelaCité

Représentations

Mar. 25 janv. 2022
20h00
Mer. 26 janv. 2022
20h00
Jeu. 27 janv. 2022
20h00
Ven. 28 janv. 2022
20h00
* Représentations scolaires

Distribution

Texte
Anja Hilling
Traduction
Silvia Berutti-Ronelt et Jean-Claude Berutti
Mise en scène
Anne Monfort
Spectacle accompagné par le
ThéâtredelaCité
Avec
Mohand Azzoug Judith Henry Jean-Baptiste Verquin
Collaboration artistique
Laure Bachelier-Mazon
Scénographie et costumes
Clémence Kazémi assistée de Vérane Kauffman
Composition musicale originale
Núria Giménez Comas commande de l' IRCAM-Centre Pompidou Avec la collaboration des instrumentistes Mayu Sato (flûte) et Matthieu Steffanus (clarinette)
Création, régie lumières et régie générale
Cécile Robin assistée d' Alexandre Schreiber
Coiffures et maquillages
Cécile Kretschmar
Régie son
Guillaume Blanc
Assistanat à la mise en scène
Julia Dreyfus dans le cadre du compagnonnage plateau
Administration, production et communication
Coralie Basset et Nancy Abalo
Production et diffusion
Florence Francisco et Gabrielle Baille – Les Productions de la Seine
Relations presse
Olivier Saksik

Production
day-for-night

Coproduction (en cours)
CDN Besançon Franche-Comté ; Théâtre National de Strasbourg ; Le ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie ; Espace des Arts – scène nationale de Chalon-sur-Saône ; les Scènes du Jura – Scène nationale ; L’ARC, Scène nationale Le Creusot ; ARTCENA aide à la création ; IRCAM-Centre Pompidou

Avec la participation artistique de l’ENSATT

Avec le soutien de Théâtre du Peuple – Maurice Pottecher | Quint’Est, réseau spectacle vivant Bourgogne Franche-Comté Grand Est

La compagnie day-for-night est conventionnée par la DRAC Bourgogne-Franche-Comté et par la Région Bourgogne-Franche-Comté et soutenue dans ses projets par le Conseil départemental du Doubs et la Ville de Besançon. Elle est en compagnonnage plateau DGCA avec Julia Dreyfus.

Le texte est publié aux éditions Théâtrales, éditeur et agent de l’autrice.

L’équipe artistique a été accueillie en résidence au ThéâtredelaCité.

Informations

Le CUB


TARIF B

Saison 2021-2022
Créé ici
Nouveau 21-22
Théâtre

Résumé

En 2175, dans un monde où la température avoisine les 60°C et où l’humain ne cesse de s’adapter à un environnement hostile, Nostalgie 2175 nous raconte une histoire d’amour et de vie entre trois protagonistes, Pagona, Taschko et Posch. Ils s’aiment, se détestent, et, se préparent à accueillir un enfant.

Une plongée dans un univers dystopique et poétique qui interroge notre rapport à la planète, aux autres et au sens de donner la vie dans un monde qui paraît voué à la disparition.

Journal

Publié le 17 novembre 2021

La pandémie que nous traversons et ses conséquences en cascade dans les recoins les plus inattendus de nos vies ont mis en exergue bien des mutations à l’œuvre dans nos sociétés. Devoir redéfinir la place de chacun∙e dans un espace-temps si différent de celui qui pouvait paraître immuable constitue également une riche expérience collective. Des lignes bougent, d’autres s’affirment plus fort, d’autres encore tentent de survivre à leur propre mort. Le monde occidental tremble sur ses fondations. Ce n’est pas sa première révolution. Tout cela fait que les schèmes habituels de la pensée échouent à embrasser la complexité d’un temps où tout va plus vite. Idéologies politiques, structures sociales et même la toute-puissante économie vacillent sur leurs certitudes quand elles ne sont pas en faillite. Entre espoirs, fantasmes et craintes d’un hypothétique « monde d’après », comment penser le présent ?

Reportage

Le cœur fait ce qu’il a toujours fait.
Il bat.
Dans un monde silencieux.

Teaser

Extraits

Nostalgie 2175

Quand il est venu chez moi.
Taschko.
Rappliqué au bar à minuit.
Cela faisait déjà un an qu’il était employé chez L.M.N.I.
Et le premier parmi les peintres dermaplastes.
On l’imitait déjà et le citait sur tous les murs de la ville.
D’abord il m’a demandé une échelle.

Pagona. Une échelle.

Taschko. Autrement je ne l’atteint pas.

Pagona. Où quoi.

Taschko. Le tiers tout là haut doit être les ciels.

Pagona. J’aimerais avoir ton job.

Taschko. Le ciel c’est standard.

Minuit.
Heure de fermeture.
Silence dans le bar.
Une serveuse un peintre dermaplaste.
Une échelle un regard une voix.
Une image.
D’abord énoncée.
Puis piquée.
Tous les amoureux font leurs premiers pas.
Ainsi furent les nôtres.

Taschko. Un homme une femme un lac.
Le lac est bleu foncé.
Derrière une forêt. Noire forêt.
Au dessus de la forêt du ciel. Bleu.
Trop bleu pour cette heure. C’est déjà le soir. L’homme et la femme.
Tout seuls dans ce lac forestier.
L’homme se tient
Nu. Jusqu’aux hanches
Dans l’eau
Vagues légères autour de sa peau.
Un soleil bas chauffe son dos jaune presque doré. Son corps au volume musculeux.
Il est fort.
L’homme dans cette lumière du soir
Tient dans ses bras une femme.
La femme n’est pas nue.
Elle porte un pantalon blanc et un maillot de corps blanc.
Les deux sont mouillés.
Son corps plane.
Tendu
Sur ces bras forts.
Qui tiennent la femme au niveau des hanches
À un-virgule-cinq mètres au dessus de la surface de l’eau.
Elle tend ses bras vers l’arrière.
Angle aigu par rapport au corps.
L’homme et la femme se reflètent dans l’eau.
Comme s’ils voulaient me dire quelque chose Offrir quelque chose
Avec leur T. doré
Leur danse aquatique.
La femme goutte.
Comme d’un nuage l’eau tombe
De ses vêtements
À travers ses doigts de pied dorés
De son menton tendu
Droit vers le lac
Ou faisant des détours
Sur le dos et la poitrine de l’homme
Qui l’a sortie de l’eau
Avec ses muscles.
Garde le calme aussi longtemps qu’il le peut.

Le moment suivant
Le moment qui n’existera pas sur ce mur
Sera mouvement.
Ses bras à elle feront une roue.
Elle descendra
Au dessus de son dos à lui
Sans le toucher
Plongera
Tête la première.
Alors le silence sera plus intense.
Plus parfait
Aucune goutte ne tombera
L’eau se calmera autour de lui
Et pour un instant l’homme sera tout seul au monde.

Pagona. Tu trouves ça approprié.
Pour un bar

Taschko. Ça m’est égal.

Pagona. Tu ne veux pas qu’on se concerte.
Toi avec ton chef. Moi avec le mien.

Taschko. J’ai carte blanche.
Mis à part les standards. Ciel ouvert. Bleu standard. Et tu n’as aucune idée.
Tu m’as juste ouvert la porte.
M’as donné une échelle.
Et puis tu m’as laissé seul.

Pagona. Et si je restais.

Taschko. Alors tu pourrais m’aider.
À faire les mélanges.
Et me prêter tes yeux pour les proportions.

C’est ainsi qu’il l’a réalisée, l’image sur le mur du bar.
Il a toujours cet aspect. Le mur.
À gauche de la porte d’entrée.
Peut-être que tu visiteras ça.
Plus tard.
Bébé.
Un shake dans la main.
Un sourire au visage
Sur ce petit moment
Où ils arrivent à rester. L’homme et la femme.
Dans cette position
Avant qu’il ne perde ses forces
Et elle l’équilibre
Taschko
L’a préservé
Avec mon aide
Ce moment
Sur la tapisserie.

Taschko. Merci.

Pagona. Quelle heure est-il.

Taschko. Presque six heures.
Il fait presque jour.

Pagona. Terminé.

Taschko. Oui.

Pagona. Alors descends.

Taschko. Pourquoi.

Pagona. J’aimerais t’embrasser.
Après tout ce travail là-haut.

Taschko. Tu appelles ça du travail. Tu appelles ça du travail.

Pagona. Non.

Taschko. Pourquoi tu le dis alors.

Pagona. Parce que j’aimerais t’embrasser.

Taschko. Je reste encore un peu debout là-haut.

Pagona. Pourquoi.

Taschko. J’aime bien.

Pagona. Rester après le travail sur l’échelle.

Taschko. Te regarder d’ici.

In Nostalgie 2175 / Avel de Anja Hilling, traduit de l’allemand par Silvia Berutti-Ronelt et Jean-Claude Berutti © éditions Théâtrales, 2020.

En quelques mots…

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