3 QUESTIONS À DUNE CHERVILLEThéâtredelaCité

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3 questions à…

3 QUESTIONS À DUNE CHERVILLE

Audiodescriptrice

Audiodescriptrice, Dune Cherville travaille pour l’accessibilité des productions artistiques, films, spectacles, livres ou expositions photos pour les personnes déficientes visuelles. Elle collabore depuis 2019 avec le ThéâtredelaCité sur la création d’audiodescriptions.

1/ En quoi consiste l’art de l’audiodescription ?
L’audiodescription est un procédé ingénieux qui permet de rendre des films, des spectacles ou des expositions, accessibles aux personnes déficientes visuelles grâce à un texte en voix off qui décrit les éléments visuels de l’oeuvre. La voix de la description est subtilement placée entre les répliques ou les éléments sonores importants et se fond dans l’oeuvre originale. Au théâtre, elle est diffusée dans des casques sans fil. Les personnes aveugles peuvent donc suivre, en toute autonomie, le spectacle en compagnie du public voyant.
Le propre de la description est que celui ou celle qui écoute soit à même de construire sa propre image mentale, son propre point de vue. Comme le conteur traditionnel, le∙la descripteur∙rice a pour règle d’or de se faire discret∙e. C’est une présence bienveillante qui s’exprime par le biais de cette petite voix qui tend à se fondre dans la pièce. L’audiodescription est un procédé ingénieux qui permet de rendre des films, des spectacles ou des expositions, accessibles aux personnes déficientes visuelles grâce à un texte en voix off qui décrit les éléments visuels de l’oeuvre. La voix de la description est subtilement placée entre les répliques ou les éléments sonores importants et se fond dans l’oeuvre originale. Au théâtre, elle est diffusée dans des casques sans fil. Les personnes peuvent donc suivre, en toute autonomie, le spectacle en compagnie du public voyant. Le propre de la description est que celui ou celle qui écoute soit à même de construire sa propre image mentale, son propre point de vue. Comme le conteur traditionnel, le∙la descripteur∙rice a pour règle d’or de se faire discret∙e. C’est une présence bienveillante qui s’exprime par le biais de cette petite voix qui tend à se fondre dans la pièce.

2/ Comment va se dérouler la création de l’audiodescription d’ Oncle Vania ?
Pour écrire l’audiodescription d’Oncle Vania, je vais tout d’abord voir la pièce et réaliser une captation vidéo qui sera mon document de travail. Ensuite, je déroule progressivement le spectacle et traduis les images en les insérant dans le texte de la pièce. Elle décrit les éléments purement visuels : actions, mouvements, expressions, décors, costumes…
J’aime bien dire que les audiodescripteur∙rice∙s sont des traducteur∙rice∙s d’images. Il ne s’agit pas de se précipiter sur le moindre blanc pour y caser le maximum d’indications, mais au contraire de rebondir sur les reliefs des éléments sonores, de mettre en valeur les silences (parfois plus parlants qu’une description). Les mots doivent faire image. Le choix des mots est donc primordial car tous ne font pas image.
Ce texte est ensuite enregistré en studio, mixé et monté par un∙e ingénieur∙e du son afin d’en faire la restitution pendant le spectacle.

3/ Les initiatives en termes d’accès à l’offre culturelle à l’attention des personnes en situation de handicaps visuels s’enrichissent depuis plusieurs années. Quels prolongements des actuelles collaborations imagines-tu ?
En effet, créée à l’université de San Francisco par Gregory Frazier en 1975, l’audiodescription, d’abord développée pour le cinéma avec l’aide d’August Coppola, a été importée pour la première fois par la France. En 1990, au Théâtre National de Chaillot, Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, mis en scène par Jérôme Savary, sera la première représentation théâtrale audiodécrite. Aujourd’hui en France, plus de cent théâtres et opéras proposent des spectacles en audiodescription.
J’ai la chance cette année de pouvoir prolonger le travail sur Oncle Vania en accompagnant le ThéâtredelaCité autour d’une belle initiative d’action artistique et culturelle inclusive, Des mots pour voir. Il s’agit d’ateliers d’initiation à l’audiodescription qui se dérouleront en associant des étudiant∙e∙s en arts du spectacle et des spectateurs et spectatrices aveugles et malvoyant∙e∙s.

 
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