Antoine et Cléopâtre
Représentations
Distribution
Production
CDN Besançon Franche-Comté
Coproduction
La Comédie de Valence, Centre dramatique national Drôme-Ardèche
Soutien
La Maison Louis Jouvet ; ENSAD (École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier Languedoc-Roussillon)
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.
Informations
La Salle
3h45 entracte compris
TARIF A
Résumé
D’un côté, Antoine et Cléopâtre, couple dont l’alliance est faite d’excès, de passion érotique et de narcissisme flamboyant ; de l’autre, le jeune Octave, futur empereur Auguste, qui veut faire régner sur un monde unifié, l’ordre, la mesure et la stabilité.
Célie Pauthe s’entoure d’une troupe de treize comédien·ne·s et musiciennes pour plonger dans cette oeuvre aussi exubérante que crépusculaire. Au-delà des derniers éclats d’une civilisation, Shakespeare explore le rêve fou de deux êtres qui ont cru qu’ils pourraient redessiner un monde où les notions mêmes d’Orient et d’Occident n’existeraient plus, mais se fondraient en une même hybridité originelle, indémêlable.
Journal
Ils sont nombreux dans l’histoire du théâtre : érigés en mythes tels Roméo et Juliette sous les ors de toutes les scènes du monde ou, plus discrets et proches de nous, héros ténus d’histoires minces qui pourtant nous subjuguent, les gens qui s’aiment sont toujours un peu les mêmes comme dit la chanson de Sheller. En janvier en tous cas, ils voisineront librement dans les créations à l’affiche, entre la démesure de la Grande Histoire et le petit périmètre subtil de l’intime.
Entretien avec Célie Pauthe
Photos
Poème
Quand soudain, à minuit, tu entends
Sans la voir une troupe de comédiens passer,
Avec ses musiques splendides, ses voix –
Sur ta bonne étoile qui s’éclipse, sur tes travaux
Qui ont échoué, sur les plans de ta vie
Qui s’avèrent tous faux, ne te lamente pas en vain.
Comme si tu étais prêt depuis longtemps, comme un brave,
Fais-lui tes adieux, à elle, l’Alexandrie qui s’en va.
Surtout ne te moque pas de toi-même, ne dis pas que c’était
Un rêve, que tu as mal entendu :
Ne t’abaisse pas à de vains espoirs de ce genre.
Comme si tu étais prêt depuis longtemps, comme un brave,
Comme ça te ressemble, à toi qui t’es montré digne d’une telle ville,
Approche-toi fermement de la fenêtre
Et écoute avec émotion, mais pas
Avec les «s’il te plaît !», les «quel malheur !» des lâches,
Plutôt comme une dernière jouissance, les sons,
Les instruments splendides de cette troupe secrète,
Et fais-lui tes adieux, à elle, l’Alexandrie que tu perds.
Le dieu abandonne Antoine – Constantin Cavafy.
Traduit du grec par Irène Bonnaud.
Extraits
Scène 1, Acte 1
Démétrius
Non vraiment, notre général est gâteux,
Ça déborde la mesure : ces yeux qu’il avait – superbes ! –
Quand il passait les troupes en revue
Étincelants comme l’armure de Mars…
Maintenant ils se baissent, maintenant ils tournent
Devoir et dévotion de leurs regards
Vers un front tanné ; son cœur de capitaine
Qui, au milieu des grands combats,
Au corps à corps avec l’ennemi, faisait craquer
Les boucles de sa cuirasse, oublie toute retenue
Et s’est changé en soufflet et éventail
Pour refroidir les chaleurs d’une garce d’Égypte.
Observez bien, et vous verrez en lui
Un des trois piliers du monde transformé
En bouffon d’une putain.
Contemplez et voyez.
Cléopâtre
Si c’est vraiment de l’amour, dis-moi : combien ?
Antoine
Misérable l’amour qui peut être compté.
Cléopâtre
À moi de fixer la borne jusqu’où être aimée.
Antoine
Alors tu devras trouver un nouveau ciel et une nouvelle terr
Traduit par Irène Bonnaud.