Le Bal des lucioles
Représentations
Distribution
Production Compagnie l’An 01
Coproduction Pronomade(s) en Haute-Garonne – Centre national des arts de la rue et de l’espace public, ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie
Avec le soutien de la Petite Pierre / Gers, CENTQUATRE-PARIS, théâtre La Maison du Peuple de Millau, ville de Roques, ville de Fleurance, centre de détention de Muret, maison d’arrêt de Seysses, École Nationale d’Administration Pénitentiaire, collège Hubert Reeves de Fleurance, collège Didier Daurat de Saint-Gaudens, gymnase Lalande de Toulouse, DRAC Occitanie, Région Occitanie, Département de la Haute-Garonne, mairie de Toulouse
Informations
Représentations hors-les-murs :
Gymnase Karben – 8 Pont de Zuera, 31520 Ramonville St Agne
Durée 1h50
À partir de 14 ans
Résumé
On dit que les forces qui agissent dans la passion amoureuse et dans les mouvements collectifs ont la même violence et la même détermination.
Alors quel est le point commun entre l’uniforme de Michel C.R.S., Ma femme de ménage, Alban citoyen, Candy et Joachim travailleurs de la nuit ?
Sous leur costume, nos lucioles vont se battre pour leur survie.
Corps à corps sous votre œil avisé et celui de notre présentateur-arbitre formé au plus près de la politique la plus innovante et la plus actuelle. Sur le terrain, tous les coups sont permis.
Combat, sueur et paillettes, que le bal commence !
Journal
DOSSIER : ÉCRITURES DRAMATIQUES CONTEMPORAINES
La plupart des metteur∙se∙s en scène convié∙e∙s ce printemps ont aussi écrit le texte de leur pièce : à l’instar de la façon dont se définit lui-même Joël Pommerat, ils∙elles sont « écrivain∙e∙s de spectacles ». Quelles motivations sont à l’origine de cette démarche ? Quels en sont les effets et les enjeux ? Et quel paysage théâtral est-ce que cela dessine ? Un regard transversal sur dix des pièces au programme et la parole croisée de trois auteur∙rice∙s et metteur∙se∙s en scène pour ouvrir quelques pistes de réponse.
DOSSIER : ÉCRITURES DRAMATIQUES CONTEMPORAINES
À l’honneur ce trimestre au ThéâtredelaCité, que nous racontent les dramaturges contemporain∙e∙s du monde, de nous, mais aussi du théâtre d’aujourd’hui et de l’écriture elle-même ? Écritures d’ici et maintenant, de demain ou d’ailleurs. Écritures collectives ou en solo. Écritures de plateau ou de papier. Écritures documentaires, de fiction, de docu-fiction, de science-fiction. Réécritures. Adaptations de romans, de films, de contes ou même de pièces de théâtre. Écritures de commande ou spontanées… Le prisme est immense : seul le recul donné par la postérité pourra y tracer des lignes et en faire émerger les classiques de demain. Car, comme Galin Stoev et Stéphane Gil qui ont dessiné cette foisonnante programmation aiment à le rappeler, nos classiques ont d’abord été les contemporains de leur époque.
Photos
Rencontre-discussion après spectacle
Le public est invité à poursuivre la soirée après le spectacle. Nous vous proposons une rencontre-discussion sur la thématique de la violence avec deux chercheur·e·s, spécialistes des phénomènes de violence à l’Observatoire des médias et ingénieur en innovations sociales et solidaires.
Le Monde possède déjà le rêve d’un temps dont il doit maintenant posséder la conscience pour le vivre réellement.
Guy Debord
Extraits
Jouée en simultané par le Citoyen dans le gymnase, le C.R.S. dans le vestiaire n°1, l’Extrémiste dans le vestiaire n°2.
Citoyen / C.R.S. / Extrémiste –
Nous sommes le [date].
J’ai froid. J’ai froid et j’ai peur.
Je n’ai jamais été aussi seul.
Le grand jour ne vient jamais, ni la fin, ni un nouveau début.
C’est toujours plus. Toujours plus gros, toujours plus grand, plus fort, plus soi, plus de peurs, plus en avant !…
Mais ça va ! Je dis pas, je dis pas j’ai peur pour ça, non, ça va. Ce qui me fait peur, c’est ma face tous les jours. Je l’observe dans le miroir et je ne comprends pas.
Je ne comprends pas pourquoi ça va, pourquoi j’ai bon teint, pas de cicatrice ni les joues rouges de honte. Non, ça va. Mes pores ne semblent pas bouchés, j’ai presque le visage d’une personne en parfaite santé alors que…
[Extrémiste] 11927 [C.R.S.] 19724 [Citoyen] 11688 jours passés, à observer, ressentir les vibrations du monde. Comment mon corps tient encore debout, comment ma peau ne s’est pas craquelée en mille morceaux parcheminés ? Je ne comprends pas. Que mon corps soit à ce point hypocrite quand dedans tout est pourtant dévasté.
Mon corps marche à l’envers. Tout s’effondre à l’intérieur, plus rien ne tient et la façade est toujours là sans tâche. Malgré toutes les vagues d’érosions qu’il se prend dans la gueule.
Mon esprit est un pare-feu.
Peu importe le nombre de coups, le corps tient ! Le corps reste !
Et c’est ce que nous voulons, non ? Tenir, rester.
Même si ça ne va pas, même si c’est la merde, même si ça pue la merde !
Être…
Là…
Coûte que coûte…
Mais pardon, je m’épanche. Mon corps déborde et coule malgré moi.
Nos pères ne savent plus tenir la maison.
Comment tenir la maison ? Le vent qui souffle dehors est si fort…
Comment ne pas détruire la maison ? Et devenir dominateur…
Alors quoi ? Partir ? S’enfuir ? Claquer la porte plutôt que leurs têtes.
Et puis quoi, recommencer ? Ailleurs ? Autrement ? Mais où ? Comment ?
Tous les cours errent ensemble dans la salle d’attente de l’espoir mais il n’existe pas d’ailleurs !
À quoi bon ?…
C’est ici que je respire, c’est ici que je cours, c’est ici que j’ai la terre et l’espace, suffisants. Ici. C’est ici. Ma Terre !
C’est ici que je reste. Mais alors toi, dégage !
Il ne faut pas que la maison soit détruite.
Il faut qu’elle s’effondre de l’intérieur, comme mon corps.
Même châtiment, même technique.
Je garde les pierres/murs, je remplace juste le style/maître.
Je veux voir mon visage se déformer dans le miroir, signe de ma révolution intérieure, façade en chantier. Visage allié de mon corps et non plus visage navré de son corps.