Il n’y a pas de AjarThéâtredelaCité

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23 – 26 janvier 2024
 

Il n’y a pas de Ajar

Monologue contre l'identité
Texte
Delphine Horvilleur
Mis en scène
Johanna Nizard et Arnaud Aldigé
Spectacle présenté avec et au
Théâtre Sorano

Représentations

Mar. 23 janv. 2024
20h00
Mer. 24 janv. 2024
20h00
Jeu. 25 janv. 2024
20h00
Ven. 26 janv. 2024
20h00
* Représentations scolaires

Distribution

Texte
Delphine Horvilleur
Mis en scène
Johanna Nizard et Arnaud Aldigé
Spectacle présenté avec et au
Théâtre Sorano
Avec
Johanna Nizard
Création sonore
Xavier Jacquot
Création lumières et scénographie
François Menou
Création maquillage
Cécile Kretschmar
Création costumes
Marie-Frédérique Fillion
Collaborateur artistique
Frédéric Arp
Conseiller dramaturgique
Stéphane Habib
Regard extérieur
Audrey Bonnet

Production
En Votre Compagnie

Coproduction
Théâtre Montansier – Versailles, Théâtre Romain Rolland de Villejuif, Les Plateaux Sauvages, Communauté d’Agglomération Mont-St-Michel-Normandie, Comédie de Picardie

Soutiens
Plateaux Sauvages et du 909, espace de transmission et de production artistique
Fond SACD Théâtre
Le ministère de la Culture, la DRAC Île-de-France et la Région Île-de-France
l’ADAMI et le dispositif ADAMI Déclencheur


Spectacle nommé aux Molières 2023 dans la catégorie du Molière du seul·e en scène.

Informations

Durée 1h15

Au Théâtre Sorano

Saison 2023-2024
Seul·e en scène
Théâtre

Résumé

Au cœur de toutes ces obsessions identitaires qui nous assaillent et tentent de nous définir uniquement par notre naissance, notre couleur de peau, notre religion, ou nos orientations sexuelles… un homme peut nous sauver. Pas de chance : il s’est suicidé en 1980 ! Cet homme s’appelait Romain Gary et il a heureusement laissé dans le monde d’importantes traces. À commencer par son pseudo : Émile Ajar. Étrange histoire de fictions et de réinventions. Plus étrange encore est le voyage auquel nous vous invitons : rencontrer un homme, Abraham Ajar, qui dit être le fils d’Émile. Mais comment peut-on être le fils d’un type qui n’a jamais existé ? Abraham Ajar nous enseigne comment ne pas être uniquement ce que nous croyons être. Devenir un autre n’est sûrement pas un ajar !

Delphine Horvilleur 

© Pierre Vanni

Journal

« Un effrayant besoin de fraternité »

Publié le 16 novembre 2023

Delphine Horvilleur écrit des livres, elle est mère de famille, parisienne. Elle a étudié la médecine avant de devenir journaliste. Elle est une des rares femmes rabbins en France. Féministe, inclusive, attachée à la liberté, à la laïcité. Elle a témoigné au procès de Charlie Hebdo en 2015 et mène des ateliers très suivis d’étude de la Bible et du Talmud. On l’invite, de radios nationales en plateaux télé, pour parler de ses livres, d’habitude plutôt des essais, comme le best-seller Vivre avec nos morts. Ou pour décrypter l’actualité, qu’elle passe au tamis de sa pensée vive et d’une parole claire où chaque mot cherche la justesse et l’humain. Delphine Horvilleur est, comme nous tou∙te∙s, un être tissé d’identités multiples, une somme d’origines et de vécus, de petits et grands héritages, de petits et grands choix personnels. C’est justement cette pluralité essentielle à l’individu et au vivre ensemble que célèbre son premier texte écrit pour le théâtre, Il n’y a pas de Ajar. À voir absolument par les temps qui courent.

Teaser

L’humour est une affirmation de supériorité de l’homme sur ce qui lui arrive.

Romain Gary

La presse en parle

Un texte irrévérencieux, burlesque, engagé. À travers un seul en scène – brillant, la femme rabbin Delphine Horvilleur revisite l’œuvre de Romain Gary.

Le Journal du Dimanche


Une belle promesse que ce monologue chatoyant écrit par Delphine Horvilleur et interprété par Johanna Nizard.

La Terrasse

Extrait

Avoue que la scène est très mal-jouèe. La chorégraphie est mauvaise. Le malaise transpire sur l’écran et tout ça sonne faux. Pivot t’annonce en bégayant que Romain Gary, LE Romain Gary que personne n’est foutu de mettre dans une case : résistant, fils à maman, diplomate, star-fucker, romancier génial ou pitoyable, Prix Goncourt 1956, s’est fait, tout seul, un suicide collectif. Un soir de décembre 1980, deux hommes seraient morts d’une balle dans la tête d’un seul. Gary aurait fait la peau à son pseudo Emile Ajar, son invention délirante.

Toi, tu sais bien que Gary n’aurait jamais fait ça. Il était bien trop sensible pour buter son chef d’œuvre.

Pourquoi aurait-il pris soin pendant des années de créer un autre, de lui construire une réputation et de lui filer un deuxième Goncourt, pour finalement le buter comme un pauvre type réel qui a une existence ? Pas possible. Il n’y a que la vérité dont on se débarrasse. Un faux, c’est insuicidable.

Alors non ! Rentre- toi bien ça dans ton petit crâne : ça ne s’est pas passé comme ça. Ajar n’est pas mort ce jour-là. Il a continué à être bien vivant, et il s’est planqué là. Le Prix Nobel 1975 – pure invention de son auteur, « filouterie sur les noms » – a vécu ici même dans cette cave, ce trou paumé où tu te trouves en cet instant précis en te demandant ce que tu fous là.

Il a fait comme toi. Il a trouvé l’entrée, il s’est planqué là et il a laissé ici quelque-chose qu’aucun calibre ne peut jamais déloger. Et tu te demandes comment je le sais. C’est simple : personne n’est mieux placé que moi pour t’en parler.

Je suis ce qu’il en reste.

Je suis le fils de la falsification légendaire, l’enfant de l’entourloupe littéraire majeure du 20e siècle. Tu m’entends ?

Je suis le fils d’Emile. Ajar, c’est mon père.

 

Il n’y a pas de Ajar

Entretiens – Johanna Nizard / Delphine Horvilleur

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