Les frères du même nom, inventeurs du cinématographe, étaient deux : eux, ils sont trois, Sadock Mouelhi, Philippe Ferreira et Michel Le Borgne qui partira en retraite en fin de saison après plusieurs décennies au service du théâtre public : de sa formation d’électricien à son expérience d’éclairagiste au Théâtre des 13 vents à Montpellier, puis celle de régisseur venu à Toulouse avec Jacques Nichet jusqu’à sa fonction actuelle de régisseur lumière et éclairagiste, son parcours est représentatif de l’évolution du métier. En effet, comme pour le son, des métiers à la fois très techniques et à forte valeur créative ajoutée, les compétences se sont parfois apprises sur le tas mais se sont complexifiées avec l’évolution du matériel utilisé. Pour éclairer les scènes des théâtres, comme les plateaux de cinéma, on est passé des bougies aux ampoules, du gaz à l’halogène puis au projecteur à LED, et du bon gros rail de projos à la télécommande bourrée d’informatique. « Reproduire la lueur d’une flamme sans mettre le feu, gérer toutes les couleurs à partir de 5 LED pleines de possibilités optiques, les progrès techniques ont entraîné d’autres façons de travailler et exigé des formations plus pointues » dit Michel.
Valérie Soulignac est l’administratrice du ThéâtredelaCité depuis 2010, un métier qui s’apparente à celui d’une cheffe d’orchestre au regard d’une mission très éclectique : interface quotidienne avec les équipes à l’interne, rouage essentiel de l’équipe de direction et du théâtre tout entier, interlocutrice des tutelles à l’externe, l’administratrice centralise et décline des responsabilités très variées. Cheffe d’orchestre donc, puisqu’elle veille à garantir un théâtre « en ordre de marche », à ceci près qu’elle n’a pas de baguette et qu’elle oeuvre loin du plateau et des feux de la rampe.
Elles sont trois complices dont la moyenne d’âge gravite autour de la trentaine : ça pourrait être Belle, Bulle et Rebelle tant elles ont l’air de supers nanas, mais leurs pouvoirs tiennent plus à leurs talents qu’à leurs noms. Fanny Batier, Eva Salviac et Mathilde Maury (par ordre d’ancienneté dans la maison) composent à elles trois le service Communication du ThéâtredelaCité. Une équipe absolument essentielle dans le lien avec les publics. Même si le public justement ne les connaît pas et ne voit que le produit fini de leur travail.
Dans une autre vie, il a dirigé une salle de concerts indé avec une bande de copains rencontrés sur les bancs de la fac. Du monde de la nuit à sa formation de machiniste pour l’Opéra de Lyon, puis de régisseur son et, bien plus tard, de directeur technique au ThéâtredelaCité, Jean-Marc Boudry s’est formé en artisan et a cheminé à l’envie plus qu’à la carrière. Avec toujours le souhait de rester loin des projecteurs et proche du « spectacle pur » en train de se fabriquer.
Elle est arrivée dans le « game » toulousain à l’aube de la première Biennale – Festival international des arts vivants Toulouse Occitanie en 2019, avec un regard neuf au local, mais une expérience de plusieurs années dans des lieux phares où mijotent non-stop des projets à dimension internationale, le Festival d’automne ou le CENTQUATRE à Paris. Une expérience de l’Autre et de l’Ailleurs qui fait écho à sa propre biculturalité et à son désir d’ouverture. Julia Sterner est souriante, polyglotte et tout-terrain : au ThéâtredelaCité, elle est « Madame Coopération », un poste d’entremetteuse au sens noble du terme, pétri de diplomatie et de volontarisme décomplexé.
Anna Diaz et Sébastien Bétous sont respectivement régisseuse générale et directeur technique adjoint en charge du bâtiment et des services généraux au ThéâtredelaCité. C’est à eux que revient la précieuse mission d’organiser la venue technique de L’Île d’Or, un véritable challenge permis grâce à l’implication de l’ensemble de l’équipe du théâtre ainsi que de nombreux intermittents. Quand on s’apprête à recevoir le Théâtre du Soleil, il ne s’agit pas seulement d’accueillir un spectacle, mais de recréer un monde…
Caroline Chausson, responsable de l’AtelierCité, accompagne de jeunes comédien∙ne∙s professionnel∙le∙s, de leur éclosion jusqu’à leur envol dans le spectacle vivant.
Autant de publics que de spectacles
Comment donner envie aux gens de pousser la porte d’un imposant bâtiment tout de verre vêtu comme peut l’être le ThéâtredelaCité ? Comment démystifier sans relâche l’image du théâtre réservé aux initié∙e∙s ? Dès le hall, réchauffer les espaces, donner à chacun∙e l’assurance qu’il∙elle y est bienvenu∙e, faire coïncider la timidité vaincue et l’émotion d’une première découverte, le confort d’un fauteuil et la rencontre intime avec un spectacle, des grandes lignes de développement aux plus petits détails, tout ceci fait partie du rôle du service des publics.
Elle est l'un de ces maillons indispensables du ThéâtredelaCité.
Jouer et rien d’autre
Christelle Simonin et Angie Mercier font partie des sept comédiens de l’AtelierCité, auxquels s’ajoute, pour cette promotion 2020-2021, un metteur en scène. S’ils ont pu appréhender jusqu’à aujourd’hui les contours de l’art de l’acteur, ils entrent désormais de plain-pied dans un métier pour lequel ils ont autant d’attentes que d’inquiétudes, autant de convictions que de questionnements.