DOSSIER : L’ATELIERCITÉ
Depuis deux ans, malgré les théâtres fermés et les publics confinés, l’AtelierCité, la troupe éphémère du ThéâtredelaCité, n’a pas chômé. De la création du Tartuffe à la tournée de Faustus à venir dans les lycées d’Occitanie, des toutes dernières créations Sans fins. et Chiot de garde aux seul∙e∙s en scène d’ancien∙ne∙s de l’AtelierCité (La Fugue, J’ai rêvé d’un cafard…), la variété des propositions qu’ils∙elles nous donnent à découvrir cette saison témoigne de la belle vitalité du dispositif.
La pandémie que nous traversons et ses conséquences en cascade dans les recoins les plus inattendus de nos vies ont mis en exergue bien des mutations à l’œuvre dans nos sociétés. Devoir redéfinir la place de chacun∙e dans un espace-temps si différent de celui qui pouvait paraître immuable constitue également une riche expérience collective. Des lignes bougent, d’autres s’affirment plus fort, d’autres encore tentent de survivre à leur propre mort. Le monde occidental tremble sur ses fondations. Ce n’est pas sa première révolution. Tout cela fait que les schèmes habituels de la pensée échouent à embrasser la complexité d’un temps où tout va plus vite. Idéologies politiques, structures sociales et même la toute-puissante économie vacillent sur leurs certitudes quand elles ne sont pas en faillite. Entre espoirs, fantasmes et craintes d’un hypothétique « monde d’après », comment penser le présent ?
Ils sont nombreux dans l’histoire du théâtre : érigés en mythes tels Roméo et Juliette sous les ors de toutes les scènes du monde ou, plus discrets et proches de nous, héros ténus d’histoires minces qui pourtant nous subjuguent, les gens qui s’aiment sont toujours un peu les mêmes comme dit la chanson de Sheller. En janvier en tous cas, ils voisineront librement dans les créations à l’affiche, entre la démesure de la Grande Histoire et le petit périmètre subtil de l’intime.
Le réel, alibi de Milo Rau
Comment faire exister une victime sur scène ? Avec six acteur∙rice∙s, professionnel∙le∙s et amateur∙ rice∙s, Milo Rau enquête sur le meurtre d’un jeune homme homosexuel violemment assassiné à Liège en avril 2012. À la recherche des émotions de base de l’expérience tragique, le metteur en scène tend vers des questionnements universels, en prenant comme point d’ancrage le cas tragique d’Ishane Jarfi : Comment se confronter à l’Histoire ? Comment peut-on représenter la violence sur scène ?
Après quatre ans d’attente et de rendez-vous manqués à cause de la fermeture des théâtres, nous sommes très heureux de pouvoir (enfin) recevoir Milo Rau et son équipe. Énorme succès présenté au Festival d’Avignon en 2018, La Reprise. Histoire(s) du théâtre (I) renouvelle le désir du metteur en scène suisse allemand de questionner les possibilités du théâtre face au réel. Cette mise en tension s’impose comme le fil rouge de l’ensemble de ses créations et prend le∙la spectateur∙rice à partie sur la représentation de drames bouleversants tels Five easy piece (2016) et Familie (2020). Fruit d’un travail collectif, la pièce de Milo Rau raconte la naissance d’une tragédie contemporaine et l’émergence d’une réflexion sur un art de théâtre essentiel : Qu’est-ce que l’émotion, la vérité, la présence, l’engagement artistique ?
BÉLIER
Tournant en rond dans ton bocal depuis trop longtemps, tu aspires à découvrir de nouveaux horizons. Tel L’Enfant Océan dans Ponyo sur la falaise, fuis les personnes qui veulent restreindre tes possibles et laisse-toi emporter par la première vague venue.
Autant de publics que de spectacles
Comment donner envie aux gens de pousser la porte d’un imposant bâtiment tout de verre vêtu comme peut l’être le ThéâtredelaCité ? Comment démystifier sans relâche l’image du théâtre réservé aux initié∙e∙s ? Dès le hall, réchauffer les espaces, donner à chacun∙e l’assurance qu’il∙elle y est bienvenu∙e, faire coïncider la timidité vaincue et l’émotion d’une première découverte, le confort d’un fauteuil et la rencontre intime avec un spectacle, des grandes lignes de développement aux plus petits détails, tout ceci fait partie du rôle du service des publics.
Tout semble revenir à un rythme normal, et en même temps, beaucoup de choses ont changé, beaucoup de postures et d’idées sont en train d’évoluer. Je suis persuadé que l’étonnement du public pour l’art de la scène est toujours
vivant et palpable. Je sais que les artistes cherchent déjà à comprendre ce que nous traversons et à explorer à travers des formes variées de multiples facettes de notre expérience
commune. Le théâtre a cette force de créer des communautés éphémères habitant des réalités parallèles pour un moment, et pour nous aider à comprendre notre propre réalité en la projetant dans une perspective plus vaste. Pour y arriver, le théâtre mélange des histoires vraies et des fictions, des faits divers et des rêves, traditions et innovations. L’envie de partager tout cela avec vous est toujours présente et les artistes travaillent pour extraire de la poésie là où les autres ne voient que la banalité du quotidien. Suivons ensemble leur élan en savourant les différents univers artistiques cachés au fil des pages de notre journal.
DOSSIER : LE CORPS EN MOUVEMENT CET AUTOMNE
Mazùt, pour Baro d’evel, c’est un retour aux sources. Un retour aux sources animales de l’humanité tout d’abord. Si, en 2012, Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias créent ce duo, c’est pour partir à la recherche de l’animal qui les habite. Faire tomber les défroques, les peaux qui les couvrent – travail, habitudes, modernité – et retrouver l’instinct du mouvement et du souffle. Respirer, être au monde, juste ça, comme sont les bêtes. Redevenir des Humains à tête de cheval, et apprendre à se tenir debout dans un monde qui fuit de partout et se déchire en morceaux. Surréaliste et mythologique, romantique et clownesque, âpre et tendu, Mazùt représente aussi pour ses créateur·rice·s un retour aux sources des pièces qui l’ont suivi, Bestias, Là (présenté du 22 juin au 2 juillet avec et au théâtre Garonne) et Falaise. Dix ans après, ils renouent avec cette origine en transmettant leur duo à deux de leurs fidèles compagnons de route.
Mazùt, pour Baro d’evel, c’est un retour aux sources. Un retour aux sources animales de l’humanité tout d’abord. Respirer, être au monde, juste ça, comme sont les bêtes.
BÉLIER
Le wombat étouffe ses victimes avec ses fesses, Le temps que le cœur cesse. Toi au contraire, tes mouvements de popotin quand tu danses redonnent vie à tous les cœurs gris. Prépare ta playlist et mets-nous des paillettes (biodégradables) plein les yeux !
TAUREAU
À l’image d’un Georges Perec qui se souvient ou d’un Philippe Delerm célébrant la première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, profite de l’été indien pour dresser la liste de tous les moments, anodins et pourtant si riches, que tu vivras. Puis fais-les résonner avant que la Campana ne sonne l’arrivée de l’hiver.
GÉMEAUX
As-tu déjà vécu quelques expériences paranormales ? Pour Halloween, oublie ton costume de citrouille et prépare plutôt des bougies pour une petite séance de spiritisme. Début novembre, c’est chez les Esprits qu’il te faudra aller puiser quelques forces nouvelles.
CANCER
Pour combler le désœuvrement causé par les restrictions sanitaires, tu as fini par regarder toutes les séries existantes. Mais ces heures de visionnage t’ont fait oublier qu’un changement fondamental est en gestation en toi. C’est certain : J’entends battre son cœur ! Il t’emmènera vers une nouvelle saison encore plus exaltante que tous les épisodes de Plus belle la vie.
LION
À force de ne voir des gens qu’à travers des écrans, de la réunion à l’apéro, tes relations aux autres se distendent. Certes les Spice Girls nous disent « friendship never ends » mais attention tout de même à ne pas mettre trop à l’épreuve tes amitiés, elles pourraient ne pas être toutes Sans fins.
VIERGE
Avec le soleil qui te confère audace et assurance et Mars qui passe réveiller tes pulsions conquérantes, ton début d’automne s’annonce déterminé ! N’écoute pas les oiseaux de mauvaise augure qui voudraient t’effrayer en prédisant que any attempt will end in crushed bodies and shattered bones, c’est au contraire l’heure de ton triomphe !
BALANCE
Tu peux jeter tes magazines psychos « Comment raviver la flamme du désir en temps covid ? ». Vénus vient t’aider à souffler tes bougies en lune montante et t’offre un sex-appeal tout en romantisme qui fera son petit effet ! Alors, Please Please Please, fais-en bon usage….
SCORPION
Trop occupé·e à célébrer la réouverture des discothèques en dansant sur La Kiffance de Naps, tu n’as pas pu faire de vœux en contemplant les étoiles filantes cet été. Profite de l’essaim de météorites des Orionides en octobre pour te rattraper car, ce trimestre, Les Étoiles seront à ton écoute !
SAGITTAIRE
Telle une bouteille de soda trop secouée, tu n’attends
qu’une ouverture pour exulter dans un geyser de lâcher-prise.
Avant de péter les plombs, cherche cette occasion qui te permettra de perdre la raison sans devenir complètement Loco.
CAPRICORNE
Saturne et ses sept anneaux (apathie, déprime, résignation, mollesse, tristesse, doute et fatalisme) séjournent dans ta constellation tout l’automne. Pour t’y préparer quoi de mieux qu’IvanOff ou un Feuilleton Goldoni ? Tu pourras ensuite décider si tu veux toi aussi mettre en échec le bonheur ou agir contre cette influence astrale.
VERSEAU
Il va falloir garder les pieds sur terre : Jupiter s’installe dans ton signe. Oui, chance et puissance seront au rendez-vous, mais aussi orgueil et autoritarisme et comme le monde n’a vraiment pas besoin d’un nouveau despote, ne te transforme pas en Faustus Ier.
POISSON
Après tous ces mois étriqués, tu aspires à vibrer et vivre en grand, à faire jaillir les émotions et l’imagination, à rêver et être surpris·e chaque jour. Rien de plus simple : fais de chaque soir une Nuit du Théâtre. Bonne nouvelle : les jours raccourcissent !
POULPE-PANTHÈRE AILÉ
Envie de changer de signe ? C’est possible avec le Poulpe-panthère ailé : la constellation qui fait l’unanimité ! Mais tu peux aussi inventer ton propre signe à partir de ton animal totem. Il suffit qu’il soit assez malin et fort pour t’extraire du Mazùt de ce contexte sanitaire.