DOSSIER : ÉCRITURES DRAMATIQUES CONTEMPORAINES
La plupart des metteur∙se∙s en scène convié∙e∙s ce printemps ont aussi écrit le texte de leur pièce : à l’instar de la façon dont se définit lui-même Joël Pommerat, ils∙elles sont « écrivain∙e∙s de spectacles ». Quelles motivations sont à l’origine de cette démarche ? Quels en sont les effets et les enjeux ? Et quel paysage théâtral est-ce que cela dessine ? Un regard transversal sur dix des pièces au programme et la parole croisée de trois auteur∙rice∙s et metteur∙se∙s en scène pour ouvrir quelques pistes de réponse.
DOSSIER : ÉCRITURES DRAMATIQUES CONTEMPORAINES
À l’honneur ce trimestre au ThéâtredelaCité, que nous racontent les dramaturges contemporain∙e∙s du monde, de nous, mais aussi du théâtre d’aujourd’hui et de l’écriture elle-même ? Écritures d’ici et maintenant, de demain ou d’ailleurs. Écritures collectives ou en solo. Écritures de plateau ou de papier. Écritures documentaires, de fiction, de docu-fiction, de science-fiction. Réécritures. Adaptations de romans, de films, de contes ou même de pièces de théâtre. Écritures de commande ou spontanées… Le prisme est immense : seul le recul donné par la postérité pourra y tracer des lignes et en faire émerger les classiques de demain. Car, comme Galin Stoev et Stéphane Gil qui ont dessiné cette foisonnante programmation aiment à le rappeler, nos classiques ont d’abord été les contemporains de leur époque.
Croisement entre un spectacle vivant et sa version digitale
Découvrez la série ci-dessous :
Créer un objet numérique inspiré d’une expérience vivante de spectacle, telle est l’ambition des 6 épisodes de 15 minutes avec pour point de départ la pièce d’Ivan Viripaev Insoutenables longues étreintes mise en scène par Galin Stoev.
Réalisée pendant la fermeture du théâtre au public en 2021, cette mini-série, à la frontière entre théâtre et cinéma, retrace le voyage initiatique de quatre trentenaires en quête d’identité et de sens. Dans leur monde, sous des couches d’aliénation et de solitude, se cache une insoutenable tendresse qui transcende l’humanité et qui est peut-être la seule raison de leur existence.
Franck Loiret, directeur de La Cinémathèque de Toulouse
En tant que directeur de La Cinémathèque, quelle est votre sensibilité au spectacle vivant et, en particulier, au théâtre ?
Avec Huit heures ne font pas un jour, Julie Deliquet poursuit son travail d’adaptation d’œuvres cinématographiques au plateau. En choisissant cette mini-série
tournée pour la télévision allemande au début des années 1970 et méconnue en France, la metteuse en scène nous invite à redécouvrir Rainer Werner Fassbinder sous un nouveau jour : celui de l’espoir et de la joie !
DOSSIER : L’ATELIERCITÉ
Pendant le confinement, vous n’avez pas pu assister à la création du spectacle au CUB en décembre 2020, certain∙e∙s
d’entre vous ont eu la chance de découvrir son adaptation en plein air cet été. Vous pourrez être beaucoup plus nombreux∙ses à le voir au ThéâtredelaCité du 9 au 19 décembre puis en tournée de janvier à avril 2022 !
DOSSIER : L’ATELIERCITÉ
À 27 ans, il est le metteur en scène associé à l’AtelierCité, la troupe éphémère du ThéâtredelaCité installée dans les murs. Il partage avec ces comédien∙ne∙s en devenir l’enthousiasme des jeunes artistes auxquel∙le∙s on donne enfin carte blanche pour bâtir et montrer leur travail dans de bonnes conditions. Sorti récemment de l’école du TNS, Simon-Élie Galibert a choisi Thomas l’Obscur, roman incontournable de Maurice Blanchot comme porte d’entrée sur son univers et une histoire d’amour ratée comme point de départ…
DOSSIER : L’ATELIERCITÉ
Depuis deux ans, malgré les théâtres fermés et les publics confinés, l’AtelierCité, la troupe éphémère du ThéâtredelaCité, n’a pas chômé. De la création du Tartuffe à la tournée de Faustus à venir dans les lycées d’Occitanie, des toutes dernières créations Sans fins. et Chiot de garde aux seul∙e∙s en scène d’ancien∙ne∙s de l’AtelierCité (La Fugue, J’ai rêvé d’un cafard…), la variété des propositions qu’ils∙elles nous donnent à découvrir cette saison témoigne de la belle vitalité du dispositif.
La pandémie que nous traversons et ses conséquences en cascade dans les recoins les plus inattendus de nos vies ont mis en exergue bien des mutations à l’œuvre dans nos sociétés. Devoir redéfinir la place de chacun∙e dans un espace-temps si différent de celui qui pouvait paraître immuable constitue également une riche expérience collective. Des lignes bougent, d’autres s’affirment plus fort, d’autres encore tentent de survivre à leur propre mort. Le monde occidental tremble sur ses fondations. Ce n’est pas sa première révolution. Tout cela fait que les schèmes habituels de la pensée échouent à embrasser la complexité d’un temps où tout va plus vite. Idéologies politiques, structures sociales et même la toute-puissante économie vacillent sur leurs certitudes quand elles ne sont pas en faillite. Entre espoirs, fantasmes et craintes d’un hypothétique « monde d’après », comment penser le présent ?
Ils sont nombreux dans l’histoire du théâtre : érigés en mythes tels Roméo et Juliette sous les ors de toutes les scènes du monde ou, plus discrets et proches de nous, héros ténus d’histoires minces qui pourtant nous subjuguent, les gens qui s’aiment sont toujours un peu les mêmes comme dit la chanson de Sheller. En janvier en tous cas, ils voisineront librement dans les créations à l’affiche, entre la démesure de la Grande Histoire et le petit périmètre subtil de l’intime.

