Caroline Chausson, responsable de l’AtelierCité, accompagne de jeunes comédien∙ne∙s professionnel∙le∙s, de leur éclosion jusqu’à leur envol dans le spectacle vivant.
COUP D’ŒIL DANS LE RÉTROVISEUR
On peut dire que l’aventure de la troupe éphémère 20-21 aura été atypique ! Et bien entendu la crise sanitaire n’y est pas pour rien...
L’histoire avait commencé simplement, comme pour les précédentes promotions. En janvier 2020, le recrutement était lancé et les auditions planifiées au printemps à Toulouse et à Paris, pour 300 candidat∙e∙s. Mais le premier confinement est venu tout chambouler... et les auditions ont finalement eu lieu en visioconférence !
La dernière phase du recrutement – un stage d’une semaine sous la direction de Galin Stoev et Guillaume Séverac-Schmitz – a heureusement pu se dérouler en présentiel sur le grand plateau de La Salle avec les 22 candidat∙e∙s retenu∙e∙s à l’issue des auditions : 19 comédien∙ne∙s et 3 metteur∙se∙s en scène.
Le vendredi 26 juin, la nouvelle troupe éphémère de l’AtelierCité était constituée : les sept comédien∙ne∙s – Matthieu Carle, Jeanne Godard, Angie Mercier, Fabien Rasplus, Marie Razafindrakoto, Quentin Rivet, Christelle Simonin – et Simon-ÉlieGalibert, le metteur en scène.
DOSSIER : ÉCRITURES DRAMATIQUES CONTEMPORAINES
La création est projection et rencontre – avec une œuvre, un motif, une question, une personne. Comme lors de la cristallisation amoureuse définie par Stendhal, de l’admiration naît le désir. De la muse naît l’inspiration. Reste ensuite à la conquérir et à se mettre au travail. Si écrire sur quelqu’un est déjà quelque chose, écrire pour quelqu’un – qui plus est au théâtre où la parole est performative – en est une autre : cela induit en effet un engagement actif de part et d’autre de la relation. Plus qu’un cadeau, c’est un appel. Une idée illustrée par l’écriture de La Disparition du Paysage de Jean-Philippe Toussaint et de la version française de J’accuse d’Annick Lefebvre.
DOSSIER : ÉCRITURES DRAMATIQUES CONTEMPORAINES
L’histoire de l’adaptation du roman au théâtre est complexe et diverse, d’exercices d’admiration en controverses, de transpositions en trahisons — nécessaires —, d’écrasements en sublimations. Depuis le XIXe siècle, les deux genres n’ont cessé de se croiser, de converger pour mieux redéfinir leurs différences, faisant naître au passage des créatures hybrides. Au milieu du XXe siècle, la polyphonie des romans modernes tendait vers le théâtre et certaines pièces aux didascalies envahissantes flirtaient avec le genre narratif. Le début de notre siècle a vu fleurir les adaptations, tentatives parfois de retrouver du récit là où le théâtre post-moderne l’avait fait voler en éclats. Celles-ci demeurant tout de même majoritairement de l’ordre de la déconstruction. Qu’en est-il aujourd’hui ? Quelles démarches artistiques peuvent conduire le geste d’adaptation ? Et quelles écritures dramatiques peuvent naître de ces rencontres ?
DOSSIER : ÉCRITURES DRAMATIQUES CONTEMPORAINES
La plupart des metteur∙se∙s en scène convié∙e∙s ce printemps ont aussi écrit le texte de leur pièce : à l’instar de la façon dont se définit lui-même Joël Pommerat, ils∙elles sont « écrivain∙e∙s de spectacles ». Quelles motivations sont à l’origine de cette démarche ? Quels en sont les effets et les enjeux ? Et quel paysage théâtral est-ce que cela dessine ? Un regard transversal sur dix des pièces au programme et la parole croisée de trois auteur∙rice∙s et metteur∙se∙s en scène pour ouvrir quelques pistes de réponse.
DOSSIER : ÉCRITURES DRAMATIQUES CONTEMPORAINES
À l’honneur ce trimestre au ThéâtredelaCité, que nous racontent les dramaturges contemporain∙e∙s du monde, de nous, mais aussi du théâtre d’aujourd’hui et de l’écriture elle-même ? Écritures d’ici et maintenant, de demain ou d’ailleurs. Écritures collectives ou en solo. Écritures de plateau ou de papier. Écritures documentaires, de fiction, de docu-fiction, de science-fiction. Réécritures. Adaptations de romans, de films, de contes ou même de pièces de théâtre. Écritures de commande ou spontanées… Le prisme est immense : seul le recul donné par la postérité pourra y tracer des lignes et en faire émerger les classiques de demain. Car, comme Galin Stoev et Stéphane Gil qui ont dessiné cette foisonnante programmation aiment à le rappeler, nos classiques ont d’abord été les contemporains de leur époque.
Croisement entre un spectacle vivant et sa version digitale
Découvrez la série ci-dessous :
Créer un objet numérique inspiré d’une expérience vivante de spectacle, telle est l’ambition des 6 épisodes de 15 minutes avec pour point de départ la pièce d’Ivan Viripaev Insoutenables longues étreintes mise en scène par Galin Stoev.
Réalisée pendant la fermeture du théâtre au public en 2021, cette mini-série, à la frontière entre théâtre et cinéma, retrace le voyage initiatique de quatre trentenaires en quête d’identité et de sens. Dans leur monde, sous des couches d’aliénation et de solitude, se cache une insoutenable tendresse qui transcende l’humanité et qui est peut-être la seule raison de leur existence.
Franck Loiret, directeur de La Cinémathèque de Toulouse
En tant que directeur de La Cinémathèque, quelle est votre sensibilité au spectacle vivant et, en particulier, au théâtre ?
Avec Huit heures ne font pas un jour, Julie Deliquet poursuit son travail d’adaptation d’œuvres cinématographiques au plateau. En choisissant cette mini-série
tournée pour la télévision allemande au début des années 1970 et méconnue en France, la metteuse en scène nous invite à redécouvrir Rainer Werner Fassbinder sous un nouveau jour : celui de l’espoir et de la joie !
DOSSIER : L’ATELIERCITÉ
Pendant le confinement, vous n’avez pas pu assister à la création du spectacle au CUB en décembre 2020, certain∙e∙s
d’entre vous ont eu la chance de découvrir son adaptation en plein air cet été. Vous pourrez être beaucoup plus nombreux∙ses à le voir au ThéâtredelaCité du 9 au 19 décembre puis en tournée de janvier à avril 2022 !