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Dossiers et reportages

DOSSIER : IVANOFF (ENTRETIENS)

Publié le 22 septembre 2021

Que représente Ivanov pour vous ?
Le théâtre de Tchekhov constitue un rituel, c’est l’épreuve du feu pour les jeunes comédien·ne·s. À cet âge, on s’identifie à des personnages comme Nina ou Treplev. Mais en vieillissant, les textes de Tchekhov ont continué de m’émouvoir. Pour moi, cet auteur est un médecin qui dissèque l’être humain, dans sa beauté et sa laideur, et parle en même temps de l’état général du monde. Le personnage d’Ivanov, plus particulièrement, est perçu comme le « Hamlet russe » pour moi. Un personnage pris dans ce qu’on appelle aujourd’hui dépression, incapable d’agir malgré sa grande lucidité, incapable de se relier au monde extérieur.

Pourquoi avez-vous passé commande d’une réécriture à Fredrik Brattberg ?

Au départ, je voulais travailler sur le texte originel. Puis, j’ai compris qu’il y avait des dimensions du texte que je voulais plus particulièrement développer, d’autres que je voulais effacer. J’avais rencontré Fredrik Brattberg à la Colline par la mise en lecture d’un de ses textes, Retours. Et j’avais lu d’autres de ses textes ensuite. Je cherchais un complice, quelqu’un avec qui échanger sur le texte et créer une forme qui vienne du futur plutôt que du passé.

Comment avez-vous procédé ?

Nous avons passé un grand nombre d’heures à parler sur Skype. On a commencé pendant le confinement alors que le monde entier était mis à l’arrêt, avec comme point de départ l’état de ce personnage qui fait écho à l’état du monde actuel. Puis, j’ai partagé à Fredrik mon amour pour Tchekhov qui révèle nos faiblesses au grand jour avec tant de bienveillance. On a aussi parlé de la dimension comique chez Tchekhov qui n’est jamais facile à appréhender. On s’est demandé comment raconter cette histoire dans une époque contemporaine. Et Fredrik m’a parlé de sa manière d’écrire, avec des thèmes récurrents et des fantaisies, de ses textes qui sont comme des partitions musicales. Son style aussi très dépouillé, avec des situations très simples. Chez Tchekhov, les personnages s’épanchent beaucoup, tandis que Brattberg pratique la logique de l’haiku et te dit tout et rien à la fois.

Au final, quelles sont les grandes caractéristiques
de cet IvanOff ?

Quand j’ai reçu le texte, je n’ai pas saisi tout de suite. J’ai commencé à le comprendre grâce à la première session de répétition de trois semaines avec les interprètes au printemps 2021. Fredrik écrit en créant des sortes de cartes géographiques de l’état physique et émotionnel de chacun des personnages. Son texte est une cartographie où figurent des points à relier. Et c’est au metteur en scène et aux comédien·ne·s de constituer ces liens. Le texte de Tchekhov et celui de Brattberg sont assez éloignés, mais tout ce qui est de l’ordre de la vacuité chez Brattberg pourrait être nourri de ce que Tchekhov avait écrit dans son texte. Là où Tchekhov est dans le réalisme, Brattberg crée des mondes parallèles, à la David Lynch ou à la Lewis Carroll, tout en respectant de près le texte source.

Avec la trame de la pièce de Tchekhov et l’écriture de Fredrik Brattberg, célèbre auteur norvégien, Galin Stoev plonge Ivanov, le « Hamlet russe », dans un futur où l’on pourrait vite basculer. Explications avec Galin Stoev

Dossiers et reportages
Publié le 22 septembre 2021

Il est encore difficile de mesurer l’impact qu’aura durablement sur nos vies la pandémie de la Covid-19 et de pouvoir dire ce qui a le plus modifié nos habitudes quotidiennes, nos façons de travailler, nos loisirs et nos priorités personnelles. Le monde de la culture a, comme les autres, été touché de plein fouet, théâtres fermés et équipes confinées. Pour autant cette année écoulée dans un lieu comme le ThéâtredelaCité sans pouvoir accueillir de spectateur·rice·s n’a paradoxalement pas eu que des conséquences désastreuses.
De confinements en mises à l’arrêt, d’espoirs de reprise en reports de calendrier, la création ne s’est pas effondrée et elle a su s’organiser pour (re)trouver ses marques. Du laboratoire au plateau, ces nouveaux rythmes ont façonné de nombreux spectacles du premier trimestre, auxquels ils donnent une identité particulière

3 questions à…
Publié le 22 septembre 2021

Émeline Jouve, professeure des Universités à l’Université Toulouse – Jean Jaurès. Elle co-construit les rencontres UniverCité depuis leur lancement en 2018.

Émeline Jouve, professeure des Universités à l’Université Toulouse – Jean Jaurès. Elle co-construit les rencontres UniverCité depuis leur lancement en 2018.

Surprises
Publié le 22 septembre 2021
Éditos
Publié le 21 septembre 2021

À quoi sert un théâtre fermé ou un théâtre qui ne peut plus recevoir de public ? On peut vite dire, à rien. Sauf si on décide de le transformer en un champ de recherche où les artistes privés de public peuvent poursuivre leurs idées les plus osées (tels Alice à la poursuite du lapin blanc), sans obligation de produire un résultat dans l’immédiat. Pour ma part le seul endroit où j’ai pu fonctionner et respirer librement ces derniers mois a été ces périodes de laboratoire consacrées à des projet de création ou à des questionnements propres à notre métier. Le laboratoire est devenu l’endroit où l’arrêt imposé a la chance de se transformer en un temps d’introspection qui, a posteriori, va se révéler comme la période qui aura été la plus riche du point de vue créatif.

46 spectacles à découvrir :
théâtre, cirque, danse, marionnette…

Publié le 23 juin 2021

Installez-vous confortablement devant votre écran pour regarder le film de saison qui présente tous les spectacles de la nouvelle saison.

Monsieur, Madame
Publié le 20 avril 2021

Elle est l'un de ces maillons indispensables du ThéâtredelaCité.

3 questions à…
Publié le 20 avril 2021

À la veille de son départ à la retraite, Pierre Carli, Président du directoire de la Caisse d’Épargne de Midi-Pyrénées – mécène du ThéâtredelaCité – témoigne de son rapport à la culture, en trois questions.

Surprises

© Florence Mouget, 2021

Publié le 22 mars 2021
Dossiers et reportages

Par l’AtelierCité

Publié le 10 mars 2021

Recruté.e.s en début de saison 2020, la nouvelle troupe éphémère réalisa sa pré-rentrée en septembre, avant d'intégrer officiellement l'enceinte du théâtre !