Eugène Ionesco l’avait énoncé : « Tout est langage au théâtre : les mots, les gestes, les objets. » Il existe, en effet, dans le spectacle vivant différentes manières, formes, disciplines pour raconter le monde, convoquer le public, transcender notre réalité par la fiction. Ce printemps, le ThéâtredelaCité accueille des artistes qui déploient des imaginaires multiples tout autant qu’ils s’impliquent dans les questionnements d’aujourd’hui, au moyen de la danse, de la marionnette, de la performance dans l’espace public et même de la forme la plus nue qui soit, la lecture.
Antigone sous le soleil de midi
Le théâtre, idéalement, est un microcosme ouvert sur le monde. Quand se pose la question de la dystopie, il nous demande : sommes-nous prêt∙e∙s, collectivement, à embrasser nos réalités ?
Ce sont sous ces auspices que se placent Le Grognement de la voie lactée de Bonn Park, mis en scène par Maïa Sandoz et Paul Moulin et Même si le monde meurt de Laurent Gaudé, mis en scène par Laëtitia Guédon, avec les comédien∙ne∙s de l’AtelierCité, troupe éphémère du ThéâtredelaCité. L’équipe de cette dernière création a déjà entamé les répétitions et créera en juin 2023 au Printemps des Comédiens de Montpellier, avant de venir présenter le spectacle à Toulouse à l’automne 2023.
Ce printemps va voir fleurir au ThéâtredelaCité trois pièces qui accordent toutes une place essentielle à la musique, avec des tonalités et configurations très variées : Aria da Capo, Passion Simple et Trouble.
Imaginez-vous quelques instants…Vous êtes en 1559 en Angleterre. Le pays connaît une période de prospérité en parallèle d’une crise religieuse. C’est un moment charnière où l’on redécouvre la Grèce antique et où l’on remet en question Dieu et la place de l’être humain dans l’univers. C’est dans ce contexte, le 15 janvier 1559, qu’a lieu le couronnement d’Élisabeth Ière d’Angleterre, qui donnera son nom au théâtre de cette époque habituellement daté entre 1576 et 1642 (date de fermeture des théâtres imposée par les puritains). Quelques années plus tard – comme si son couronnement appelait la naissance de grands artistes – en 1564, seront baptisés deux immenses auteurs représentatifs de cette période : Christopher Marlowe (le 26 février) et William Shakespeare (le 26 avril) qui seront représentés sur la scène duThéâtredelaCité prochainement avec Le feu, la fumée, le soufre de Bruno Geslin ; Un Hamlet de moins de Nathalie Garraud et Olivier Saccomano ; et Othello de Jean-François Sivadier.
Épique, démesuré, hors normes, le spectacle vivant est quelquefois tout simplement… « spectaculaire », au sens littéral du terme : impressionnant, grandiose, le spectaculaire parle alors étymologiquement «directement aux yeux ». Inscrit d’ailleurs en lettres lumineuses au fronton du ThéâtredelaCité*, le mot est là pour nous rappeler que le spectaculaire frappe notre regard et notre imagination, avant même de nous donner à penser. Les images qu’il recèle et qu’il fait naître s’impriment dans nos rétines et nos mémoires, parfois pour toute une vie.
C’est ce que nous proposent en tout cas La Trilogie des Contes Immoraux (pour Europe) et Le Nid de cendres à découvrir ce trimestre.
Avec Hedda d’Aurore Fattier, deux mondes et deux époques entrent en résonance et dressent le portrait de plusieurs générations de femmes dans un jeu délicat d’aller-retour entre le contemporain et l’ancien.
Ciné-concert
Vibrez d’émotions
Une plongée dans la poésie
La création artistique redonne de la liberté et de la vie !
Ou quand nous en aurons marre de l’art du mamihlapinatapai *
À quoi pouvait ressembler le premier clown de toute l’histoire de l’Humanité ? Était-il grimé ? En quelle langue s’exprimait-il ? Avec quels gestes ? Ces questions passionnantes taraudent, depuis longtemps, l’artiste Caroline Obin. Ils∙elles sont sept artistes au plateau, sept clowns mu∙e∙s par une force poétique et sauvage. À la fois monstrueux∙euses et follement attachant∙e∙s, ils∙elles font rejaillir pour nous les premières étincelles, celles d’où naquirent assurément les premiers éclats de rire.